ACBBN: « Je n’ai rien à me reprocher… devant la justice »

Après plusieurs mois d’observation, le dernier Premier ministre de l’ancien système a refait surface. S’il semble déterminé à sauver les meubles du Parti Démocratique Gabonais (PDG), Alain Claude Bilie By Nze affirme surtout n’avoir rien à se « reprocher personnellement devant la justice ». Dans une longue interview accordée à RFI, il revient sur les circonstances ayant entraîné la déchéance de la formation politique dont il est membre.

« Je n’ai rien à me reprocher personnellement devant la justice, mais si la justice veut m’entendre, je serai disponible pour répondre aux questions qu’ils auront à me poser », a-t-il répondu à la question de savoir s’il craignait d’être inquiété par la justice, comme certains de ses camarades. Dans cette interview, Alain Claude Bilie By Nze répond également à une partie de l’opinion qui, depuis le 30 août 2023, estime que sa place serait en prison.

Sans langue de bois, comme à son habitude, l’ancien locataire de la Primature avoue que l’ancien système a par moment péché et que le putsch subi n’était que la conséquence de plusieurs erreurs accumulées au fil du temps. « Il y a eu des erreurs, il faut le reconnaître aujourd’hui, et ces erreurs-là ont amené à la perte du pouvoir », précise-t-il, ajoutant qu’il faut faire un diagnostic profond pour pouvoir repositionner le parti politique, resté plus de 50 ans au pouvoir, « et si nous n’avons pas le courage d’analyser cela, nous ne pourrons pas redémarrer les activités politiques de manière sereine et convenable. »

Resté silencieux durant un peu plus de six mois, l’homme n’a rien perdu de sa verve oratoire, mais c’est surtout le ton franc qu’il prend dans cette interview qui interpelle. Comme beaucoup de Gabonais, il a pris le temps d’observer les nouvelles autorités, et il estime que beaucoup d’erreurs sont en train d’être commises et pourraient coûter aux militaires de passer à côté des objectifs fixés par cette transition. Selon lui, « ce qui nous a été reproché par nos compatriotes, nous constatons que cela commence à être reproché aussi à la transition et il ne serait pas bon qu’à l’occasion de la transition, on ait le sentiment que rien n’a changé. »

Alors que le pays se prépare à vivre un dialogue national historique, l’ancien Premier ministre ne semble pas très emballé et préfère rester concentré sur la situation de la formation politique à laquelle il appartient. Cette formation a d’ailleurs formulé des contributions en vue de l’organisation de cette grande messe.

Comme sur son compte Twitter un peu plus tôt dans la semaine, Alain Claude Bilie By Nze a encore appelé à la destitution d’Ali Bongo Ondimba et de Steeve Nzegho Diecko, respectivement président et secrétaire général du Parti Démocratique Gabonais. Les deux hommes n’ont pris part à aucune activité du parti depuis le coup d’État.

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