Dialogue social : Madeleine Berre prépare le terrain pour Nkoghe Bekale

 La ministre de la Fonction de la Fonction publique, de l’Innovation, du Service public et du Travail, Madeleine Berre, a reçu lundi 15 avril, à Libreville, les organisations syndicales, en prélude à leur rencontre avec le Premier ministre Julien Nkoghe Bekale, laquelle va déboucher sur la création d’une instance de dialogue permanent.

 Face à la faiblesse des textes en vigueur, les organisations syndicales du secteur public n’ont qu’un seul moyen d’expression : le préavis de grève et la grève. Il faut donc trouver un autre mode d’expression des organisations syndicales. « Ils sont obligés de chercher une plateforme pour s’exprimer », a déclaré la ministre de la Fonction publique et du travail.

 Dans le but de rectifier le tir, le gouvernement a tendu la main aux organisations syndicales. « Cette rencontre a été souhaitée par le Premier ministre, afin que nous puissions vous préparer afin que votre rencontre avec le Premier ministre la semaine prochaine, soit constructive. Le Premier ministre souhaite instaurer un dialogue permanent avec les organisations syndicales du secteur public et du secteur privé », a confié Madeleine Berre, avant d’entrer dans les détails de la prochaine rencontre avec Julien Nkoghe Bekale qui va d’abord présenter les enjeux des nouvelles réformes du gouvernement qui touchent les secteurs d’activité de ses hôtes.

 Julien Nkoghe Bekale, discutera ensuite avec les organisations syndicales sur les modalités d’instauration d’un dialogue social et sur la création de cellules de dialogue permanent qu’il appelle de ses vœux dans chaque département ministériel. « Le Premier ministre a instruit sur la base d’une circulaire les responsables des départements ministériels, à instaurer de manière permanente le dialogue social au sein de nos administrations respectives », a souligné la ministre.

Après avoir laissé les syndicalistes exprimer leurs préoccupations, la ministre a indiqué qu’elle en fera part au Premier ministre. « Il va s’appuyer sur vos préoccupations. Il ne sera pas question d’un monologue », a promis Madeleine Berre.

 Après avoir rappelé à ses hôtes qu’un syndicat a des devoirs et des obligations, Madeleine Berre a annoncé l’imminence du recensement biométrique des agents du secteur public. Une annonce qui  a occasionné beaucoup de grincements de dents dans la salle, et des pics lancés dans le dos de la ministre, comme pour dire que ce recensement biométrique n’était pas la bienvenue. « Madame qu’en est-il de l’audit de la Fonction publique ? », « Madame le ministre, votre cabinet a deux directeurs généraux adjoints ? », « Il était question de faire des économies mais j’ai passé 4 heures devant ma télévision à entendre une pluie de nominations au conseil  des ministres du 27 février dernier », « le nouveau système de rémunération est un échec, il bloque les carrières », ce sont là autant de récriminations des syndicalistes.

Elle a ensuite demandé aux syndicats de se faire enregistrer au secrétariat général de la Fonction publique.  

Les syndicalistes sont restés fidèle à leur virulence. Un représentant de la Conasysed (Convention nationale des syndicats du secteur éducatif),  a affirmé que le gouvernement avait suspendu cette confédération en violation des conventions de l’Organisation internationale du travail (OIT), qu’il a ratifié.

Un autre syndicaliste a observé que le Gabon était une ignominie à l’OIT car ce serait selon lui, le seul pays qui ne possède pas le critère de la représentativité des syndicats.

 Pamphil EBO

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