Gabon: bourses d’études – privilège aux étudiants des formations techniques

Le dernier rapport de la Banque mondiale sur l’offre de formation en République gabonaise, de son rendement et de son adéquation au marché de l’emploi local est accablant.
Malgré des moyens colossaux mis a la disposition des élèves dans le cadre du soutien de l’Etat gabonais à la formation de sa jeunesse, le taux de redoublement reste conséquent et l’inadéquation de l’offre de formation par rapport aux besoins du marché du travail demeure criarde.

Aujourd’hui, le pays ne peut plus continuer à se satisfaire de son élogieux taux d’alphabétisation qui se situe autour de 90%. A y voir de près, le tableau est moins prestigieux.
Au point de susciter l’inquiétude de la Banque mondiale et le désarroi du gouvernement gabonais.
Parmi les thématiques abordées par le rapport de la Banque mondiale, celle relative à l’inadéquation entre l’offre de formations supérieures et le type de postes ouverts sur le marché du travail, a retenu notre attention au point d’inspirer notre plume.
En effet, une étude a ainsi fait ressortir qu’en 2011 au Gabon 41% des apprenants du supérieur étaient inscrits en Lettres et sciences humaines et 22% en Droit et Sciences économiques. 

Un paradoxe compte-tenu du fait que les offres d’emploi les plus abondantes sur le marché concernent des métiers techniques, scientifiques et professionnalisant.
Cette inadéquation formation – emploi pourtant bien connu et ayant fait l’objet de plusieurs séminaires, colloques et tables rondes reste l’une des principales causes du chômage au Gabon.

OLAM Gabon est la parfaite illustration de l’inadéquation entre l’offre de formations et les opportunités d’emplois favorisant de fait, l’augmentation du chômage dans le pays. 
Sur la période 2012 – 2016, la société OLAM Gabon a estimé à 2 000 le nombre d’emplois qualifiés (devant être occupés par des diplômés de l’enseignement supérieur) qu’elle avait besoin de créer pour sa croissance.

Les 2 000 postes à pourvoir concernaient particulièrement les métiers de l’agro-industrie, de la maintenance industrielle et de la logistique.
Le manque de main d’œuvre locale qualifiée pour pourvoir à l’ensemble des postes, a contraint la direction d’OLAM Gabon avec l’accord du gouvernement, à recourir à la main d’œuvre étrangère.
Il en résulte que pour sa croissance OLAM Gabon recours à la main d’œuvre étrangère au détriment de celle locale pas assez qualifiée pour les postes offerts.

Pourtant, chaque année, l’Etat gabonais, consacre des centaines de milliards à la formation des apprenants. Et chaque année, le pays enregistre de centaines de diplômés.

Des diplômés dont le profil n’est point prisé par les employeurs. Mais attractifs pour les statistiques du chômage. 

Le Conseil interministériel du 11 avril s’est penché sur la question d’octroi de la bourse d’études pour les étudiants finalistes des humanités.
Il a décidé que dans le cadre de la promotion des sciences et techniques, l’attribution de la bourse d’études sera prioritairement accordé aux étudiants ayant choisi de suivre des formations techniques supérieures et des facultés universitaires de technologies et scientifiques.

Cette décision courageuse découle du constat que les diplômés des facultés des humanités ne correspondent plus aux besoins du marché du travail.

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