Tribune libre: NON, les Hommes politiques ne peuvent pas prendre la parole en tant que « citoyens » pour parler de… politique.


En tant que citoyen, c’est la nouvelle arnaque intellectuelle des Hommes politiques de l’opposition gabonaise pour agréger autour de leurs stratégies, jusque-là infructueuses, quelques populations en mal de sensations et déclarations inutiles.

Les Gabonais ne sont plus dupes.

N’arrivant manifestement pas à mobiliser autour de leurs visions, et projets de société, une certaine frange d’Hommes politiques a décidé de se faire passer pour des citoyens lambdas lors de réunions politiques.
Dans sa sortie du samedi 23 février, Zachary Myboto qui cumule plus de trente années en tant que ministre d’Omar Bongo a tenu un point de presse où il invitait les institutions à un sursaut de patriotisme en déclarant une vacance de pouvoir pour n’importe quelle raison.

En gros pour Zacharie Myboto, la Cour Constitutionnelle doit déclarer la vacance de pouvoir alors que le président Bongo est en fonction et dirige l’Etat. Lui, le simple citoyen privilégié qui est voisin du président de la République aura sans doute ce matin du lundi 25 février entendu les sirènes qui accompagnent actuellement le cortège présidentiel. 

Par ailleurs, lui le patriote gabonais devrait savoir que demander la proclamation de la vacance du pouvoir exécutif en dehors du cadre de la loi c’est demander un coup d’état institutionnel.

Ce jeudi 28 février 2019, ce sera autour d’autres « citoyens » pas comme les autres d’entretenir leur auditoire sur des stratégies qui leur ont pourtant valu pour beaucoup d’échouer dans leur quête de mandats électifs.
C’est ainsi que selon les circonstances, Jean Gaspard Ntoutoume AYI, Anges Kevin Nzigou, Nicolas Nguema sont membres de l’opposition, candidats aux élections politiques  ou simples citoyens.
Dans une arrogance dont eux seuls ont le secret, ils se prévalent d’un soutien populaire qui ne s’est jamais manifesté ailleurs que sur Facebook. Pourtant, sans discours populistes, Franck Nguema, membre de l’opposition, a prouvé qu’on pouvait faire de la politique autrement que dans des appels creux à « Agir ».

Non, Ntoutoume AYI et ses camarades ne sont pas de simples citoyens qui parlent de politique, ce sont des acteurs politiques de l’opposition, c’est-à-dire que leurs partis ou mouvances politiques n’ont pas la majorité dans les exécutifs locaux. Et ils resteront longtemps dans l’opposition tant qu’ils prendront les Gabonais pour des grands enfants à qui on peut tout faire avaler sans risque de justifier les changements constants de positions.

Ntoutoume Ayi, qui bénéficie de la bienveillante plume de plusieurs médias n’a jamais eu à expliquer sa participation à l’élection législative du 6 octobre, lui qui avait juré ne jamais participer à une élection sous Ali Bongo. 
Idem pour Nicolas Nguema qui a lamentablement échoué à se faire seulement connaître des populations dont il briguait le siège.

Marc Ona Essangui n’est plus à présenter, faiseur de rois dans l’opposition, il sait garder sa bouche bien fermée quand il s’agit de faire les éloges de la multinationale OLAM qu’il compare au diable lors des discussions politiques ou lorsqu’il écume les bureaux des membres du gouvernement dans le cadre de l’ONG brainforest dont il est curieusement l’inamovible premier responsable.

Se faire passer pour de simples  citoyens, quand on est acteurs politiques de premier plan est, au mieux des cas, un dernier sursaut de populisme, au pire, une arnaque intellectuelle.

L’opposition gabonaise gagnerait à se remettre en question, à capitaliser sur ses échecs, à s’expliquer pourquoi la population au nom de laquelle elle prétend prendre la parole et agir, parfois à la limite des lois, ne la légitime pas, même dans de petites élections municipales. 

Edgar Makanga

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