Vœux 2019, Jean Ping dans un équilibre instable.

Arrivé second à l’élection présidentielle d’août 2016, le membre du Parti Gabonais du Progrès  a appelé au rassemblement dans un discours aux antipodes de son dernier appel à l’insurrection et la violence de décembre 2018. Le chef de l’opposition souhaite une union sacrée pour le bien commun.

 

C’est sur sa page Facebook que Jean Ping a présenté ses vœux à ses militants du Gabon et de la diaspora. Dans une posture qu’on lui reconnaît désormais, celui qui est arrivé second à la présidentielle et se réclame chef de l’opposition malgré une absence de relais politique sur le terrain (Jean Ping avait appelle au boycott des élections couplés d’octobre 2018 .NDLR) a d’abord salué l’engagement de ses militants.

«  Je connais votre détermination à faire du Gabon un pays à l’abri de la peur et du besoin » a-t-il martelé à l’endroit de ses partisans, avant de revenir à un ton plus républicain sur les impératifs de paix et de vivre ensemble.

Se situant à rebours de ses anciennes sorties et des extrémistes de son mouvement, Jean Ping a rajouté:

« C’est le moment d’affirmer la nécessité de surmonter les haines et les rancœurs accumulées, nécessité sans laquelle, aucune réconciliation n’est envisageable. »

Ce discours s’il a le mérite de respecter les usages en matière de paroles publiques, pose la question de la cohérence des acteurs politiques de l’opposition. En effet sans porte-voix dans les institutions il est difficile d’apprécier le projet de Jean Ping pour le Gabon et sa stratégie de conquête du pouvoir avant l’élection présidentielle de 2023. Il revient de souligner qu’à ce jour rien ne suggère qu’il sera candidat du Parti Gabonais du Progrès ou d’une coalition de l’opposition lors des prochaines échéances électorales.

En effet deux ans après les présidentielles, les principaux acteurs de l’opposition qui s’étaient ralliés à une candidature unique de Jean Ping sont retournés à leurs premiers amours en menant leur propre bataille. Pour certains, il s’agira de prôner le dialogue, d’intégrer le gouvernement ou encore de participer aux différentes consultations électorales « post août 2016 » avec plus ou moins de succès.

On peut prendre pour exemple Guy Nzouba Ndama, ancien président de l’assemblée nationale et patron du parti politique  « Les démocrates » qui, malgré la perte de son siège de député dans le 2ème arrondissement de Koulamoutou, rafle la place de 2ème force politique derrière le Parti du président Bongo.

Pour les observateurs politiques, le discours de Jean Ping semble se situer dans une politique du mantra,

« Il est important pour un homme politique de présenter un projet, une ambition, et des pistes socio-économiques qui peuvent susciter la réflexion, dans un environnement intellectuel la posture vas t-en guerre en carton de Jean Ping n’a aucun charisme au-delà d’une audience populiste. »  

Pour certains de ces sympathisants l’ancien candidat s’est inscrit dans une perpétuelle récupération des violences post électorales d’août 2016, sans depuis ne faire preuve que de très peu de bienveillance et de soutien sur le terrain.

« Jean Ping se présente comme un père pour nous dans les médias, voici Noel, même pas un geste »

Ce sentiment partagé au sein des soutiens du chef de la nouvelle république amène à se demander si l’engagement social de nombreux acteurs publiques ne découlent exclusivement que de leur appétit politique et non d’un engagement profond à l’amélioration du quotidien des Gabonaises et Gabonais.

En ces temps de crises Il serait ainsi bien vu que ces notables puissent prendre la pleine mesure de ce que le Gabon leur a apporté et décident à leur tour de rendre un tant soit peu à la communauté en posant des actes au bénéfice des populations qu’ils disent représenter.

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