Le ministère de la Fonction publique a démasqué 14 000 agents fictifs qui pillent les caisses de l’Etat sans vergogne depuis plusieurs années. Le gouvernement leur donne une dernière chance. Véritables agents indélicats, leur ultime opération de régularisation, initialement fixée le 26 mars, a été reportée au 1er avril 2020, à l’Ecole nationale d’administration (ENA).
Le Conseil des ministres du 16 mars 2020, a pris acte des résultats intermédiaires du recensement biométrique des agents publics débuté le 30 septembre 2019, qui a donné des conclusions hallucinantes.
14 000 agents de l’Etat constituent actuellement une épine dans le pied du ministère de la Fonction publique. Ils perçoivent frauduleusement l’argent de l’Etat. Ainsi sur les 103 723 agents publics identifiés sur le Fichier unique de référence (FUR), seuls 92 085 agents ont été recensés. 11 638 agents n’ont pas été recensés et 2 951 agents recensés ont des dossiers sont incomplets ou litigieux.
En vue de revoir leur cas, le ministère annonce que le démarrage de leurs régularisations, initialement prévu pour le 16 mars 2020, est reporté au 1er avril 2020, au complexe de l’ENA. Ce report est lié aux mesures contenues dans le plan de riposte à la propagation du covid-19.
Ce coup de balai dans le fichier de l’Etat participe de la vision des plus hautes autorités du pays. En principe, 102 000 fonctionnaires coûtaient 700 milliards de FCFA par an au Trésor public. La radiation de 14 000 agents devrait automatiquement entraîner environ 96 milliards de FCFA d’économie par an, soit 8 milliards de FCFA par mois.
Une équipe des services du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Boileau Yeyinou Loko, qui a séjourné à Libreville en octobre 2019, avait déclaré que les efforts du gouvernement gabonais « devraient s’intensifier pour améliorer la gouvernance économique, accroître la mobilisation des recettes internes, améliorer la gestion et l’efficacité des finances publiques ».
Pamphil EBO
