Appel à la concertation nationale: « Le pays serait en train de nous échapper », Louis Gaston Mayila

LIBREVILLE, GABON (medias241.com)-Suite à la dissolution du gouvernement, le 30 Avril dernier, par la Cour constitutionnelle pour cause de ‘’perte de toute légalité et de toute légitimité’’, le président du membre de la coalition pour l’alternance, Louis Gaston Mayila tout en donnant son point de vue sur la reconduction dans ses fonctions de Premier ministre, Chef du gouvernement, Emmanuel Issoze Ngondet a invité, ce 5 Mai 2018 à Libreville, le Président de la République Ali Bongo Ondimba, de mettre en place un processus de réconciliation nationale en vue de rétablir une nouvelle République, au cours d’une conférence de presse.

«Il est plus que jamais temps de mettre en place le processus de réconciliation nationale, pour rétablir une nouvelle République et de mettre fin à cette course folle vers ce dessein monarchique», a-t-il affirmé.

Mayila souligne, à cet effet que ‘’la Cour constitutionnelle  a été saisie, pour interprétation, sauf, à penser qu’ils sont dans un gouvernement des juges’’. ‘’Elle aurait dû se limiter, à donner notamment ses éclairages, ses orientations et son interprétation en laissant le soin au Président de la République, Ali Bongo Ondimba, de tirer les conséquences de sa décision’’.

L’avocat estime qu’«une session parlementaire ouverte ne peut être interrompue». En effet, cette dernière session qui a été ouverte en Mars 2018, et devait prendre fin, en Juin prochain. Il s’interroge, cependant, si la Cour constitutionnelle (CC) n’aurait-elle pas pu attendre la fin de ladite session, pour donner ses injonctions. Il poursuit que les « pauvres honorables députés » auraient dû être sommés de travailler jusqu’à 04 heures du matin. C’est pourquoi, il s’interroge, une énième fois : Qui expédiera les affaires courantes de l’administration de l’Assemblée nationale en l’absence de son bureau? D’autre part, avec qui le nouveau bureau de cette assemblée nationale issu des prochaines élections législatives fera-t-il la passation de service?

«Nous sommes finalement dans une crise institutionnelle qui s’accompagnerait de la construction d’un système monarchique», a-t-il martelé.

Rappelant les dispositions de la constitution qui disposent entres autres que, «Seul, le Président de la République peut prononcer la dissolution de l’Assemblée nationale. Consécutivement à cette décision, les élections générales doivent avoir lieu, 30 jours au moins  et 45 jours au plus, après la publication du décret portant dissolution» et que, «le Président de la République nomme le Premier ministre. Il met fin à sa fonction, de sa propre initiative ou sa présentation par le PM de la démission du gouvernement ou à la suite d’un vote de défiance ou de l’adoption d’une notion de censure par l’Assemblée nationale », Louis Gaston Mayila s’interroge, à cette occasion que ce gouvernement qui est nommé, le sera sur quelle base?

Puisqu’il n’existe désormais, ni majorité, ni opposition? Il estime que seule, l’Assemblée nationale qui représente la souveraineté, devrait cumuler les deux fonctions et non l’inverse.

Dans quel type de régime serions-nous?

De la séparation des pouvoirs ou de la confusion des pouvoirs? Comment pourrait-on octroyer au SENAT le pouvoir de l’Assemblée nationale, alors que les députés sont les seuls avec le Président de la République, à être élus au suffrage universel direct par le peuple, les sénateurs étant élus par les conseillers municipaux, départementaux et représentants des collectivités locales? Qu’adviendrait-il si le mandat des sénateurs venait à expirer avant l’élection d’une nouvelle législature? Autant des questions que s’est posé le président de l’UPNR.

Selon lui, ce nouveau gouvernement issu d’une majorité inexistante qui ne sera responsable que devant le Président de la République en prêtant serment et lui faire allégeance, confirmerait bien cette manœuvre monarchique.

Autre pan de sa conférence de presse, Louis Gaston Mayila se demande si le Centre gabonais des élections (CGE) sera-t-il en mesure d’organiser des élections dans les 45 jours qui suivent?

«Il serait souhaitable de mettre fin à ce désordre organisé pour ne pas dire, à cette crise institutionnelle en conviant tous les acteurs politiques autour d’une concertation. Car, si nous n’y prenons pas garde, le pays serait en train de nous échapper», a-t-il conclu.

 

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