Lors d’une conférence de presse tenue le 18 novembre 2024, Alain-Claude Bilie-By-Nze a pris la parole pour analyser les résultats du référendum constitutionnel organisé le 16 novembre. Devant un parterre de journalistes, il a livré une réflexion critique sur la proposition de nouvelle constitution portée par le régime militaire, tout en saluant la mobilisation des Gabonais et Gabonaises qui ont, selon lui, massivement rejeté ce texte par une abstention record.
Une abstention qui parle fort
« Les Gabonaises et les Gabonais se sont massivement détournés des urnes », a déclaré l’ancien ministre, qualifiant cette situation de « victoire éclatante ». Pour Bilie-By-Nze, cette abstention historique traduit non seulement un rejet du texte constitutionnel, mais aussi une défiance envers le régime militaire et sa méthode.
Il a rappelé que, bien avant le scrutin, la plateforme Ensemble pour le Gabon avait alerté sur les dangers du texte proposé. « L’histoire nous donne aujourd’hui raison », a-t-il ajouté, pointant du doigt un projet de constitution qui, selon lui, aurait aggravé les problèmes du Gabon plutôt que de les résoudre.
Le rôle clé de la diaspora
Bilie-By-Nze a également salué l’engagement des Gabonais de la diaspora, qui ont exprimé leur désaccord en votant massivement contre le texte. Pour lui, leur mobilisation envoie un signal clair : « Par cette abstention et ce vote NON, le peuple gabonais a envoyé un message fort : un rejet non seulement de la méthode, mais aussi de cette constitution. »
Critique d’une gouvernance incohérente
Dans son allocution, l’ancien ministre n’a pas mâché ses mots envers le régime militaire, qu’il accuse d’avoir manipulé les résultats du référendum. « Le petit maquillage grossier des chiffres a eu pour avantage de faire tomber les masques », a-t-il affirmé, comparant cette manœuvre aux accusations portées par les militaires contre le régime précédent lors des élections de 2023.
Bilie-By-Nze a dénoncé une logique d’alternance sans rupture : « Comme nous le disions, blanc bonnet, bonnet blanc. Ôte-toi que je m’y mette. »
Une victoire pour la majorité silencieuse
L’ancien ministre voit dans cette abstention record et dans le rejet du projet de constitution un tournant pour le pays. « La très forte abstention, ajoutée à l’expression du NON, est une large victoire pour cette majorité silencieuse qui se dégage désormais au sein du corps social gabonais. »
Pour Bilie-By-Nze, ce résultat montre que le débat soulevé par les partisans du NON a trouvé un large écho dans l’opinion publique, dépassant les attentes de ceux qui espéraient une adhésion passive au projet militaire.
Appel à une vigilance citoyenne
Alain-Claude Bilie-By-Nze a exhorté les Gabonais à maintenir leur position et à rester vigilants. « Ce débat ne concerne pas seulement cette génération, mais aussi nos enfants et l’avenir de notre pays. »
Cette conférence de presse reflète une opposition déterminée, convaincue que ce rejet marque un nouveau chapitre dans l’histoire politique du Gabon, celui d’un peuple qui aspire à plus de justice, de transparence et de respect des institutions.
