Cela aurait été inimaginable en France, mais il y a quelques jours, au Burkina Faso, la chaîne d’État française a diffusé une interview entre l’un de ses journalistes et le chef d’un groupe terroriste sahélien. À Ouagadougou, le gouvernement s’interroge sur « l’éthique qui gouverne la pratique professionnelle du journalisme sur France24 ».
Dans un communiqué daté du 27 mars, le gouvernement du Burkina exprime sa consternation de voir que « le chef d’une organisation terroriste, reconnue comme telle par l’ensemble de la communauté internationale, puisse bénéficier des largesses éditoriales de France24 pour s’exprimer longuement sur les antennes de la chaîne ».
« Cette organisation, faut-il le rappeler, adepte d’un terrorisme djihadiste, est l’auteur de crimes odieux qui choquent la conscience humaine et qui ont fait des milliers de victimes à travers le monde », a déclaré le porte-parole du gouvernement.
C’est dans ces conditions que le gouvernement du Burkina a décidé de la « suspension sine die de la diffusion des programmes de France24 sur l’ensemble du territoire national ».
Au moment où les peuples d’Afrique aspirent à la fin de la Françafrique, certains médias, France24 en tête, continuent de pratiquer un journalisme paternaliste en Afrique, consistant à mettre sur le même plan des meurtriers avérés et des institutions régaliennes d’un pays. Peut-on imaginer les terroristes du Bataclan propager leur vision de la vie sur les plateaux TV de France24 ?