Cameroun: le candidat malheureux à la dernière présidentielle inculpé pour « outrage contre le président »

Au Cameroun, Maurice Kamto et d’autres cadres de l’opposition sont en détention provisoire. Le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) a été inculpé de «rébellion», «insurrection» et «hostilité contre la patrie», mardi 12 février 2019 par le Tribunal militaire de Yaoundé.

Dès huit heures ce jeudi matin, les audiences ont repris. Elles avaient duré jusqu’à cinq heures cette nuit. A la demande des avocats, trois juges d’instruction sont désormais présents pour recevoir les militants du parti d’opposition MRC. Les procédures devraient donc désormais avancer un peu plus rapidement.

Il faut dire que la journée de mercredi aura été longue pour Maurice Kamto et ses camarades. Arrivé au tribunal militaire en début de soirée sous bonne escorte, il a été formellement inculpé, lui et tous les principaux dirigeants de son parti, alors que la nuit était largement entamée dans la capitale camerounaise.

Maurice Kamto, mais aussi Penda Ekoka, président de l’association Agir, Célestin Djamen et Alain Fogué, respectivement membre du directoire et trésorier du MRC, Albert Dzongang, président du parti allié La Dynamique, seront jugés pour hostilité contre la patrie, insurrection, outrage contre le président, entre autres. Des charges lourdes, dont certaines sont passibles de la peine de mort.

Près de 200 militants et sympathisants massés à l’extérieur des grilles

Les autorités leur reprochent d’avoir appelé à manifester pour dénoncer les résultats du scrutin, remporté par le président Paul Biya. On leur reproche aussi d’être responsables des dégradations commises dans les ambassades du Cameroun à Paris et Berlin fin février, ce que Maurice Kamto dément catégoriquement.

Ils ont été immédiatement placés en détention provisoire à la prison principale de Yaoundé. Les 145 autres personnes arrêtées après les manifestations interdites du 28 janvier dernier ont aussi progressivement été notifiées au cours de la même nuit de leur sort. Cette audience s’est déroulée quasiment à huis clos, le tribunal n’ayant toléré pour seule présence que celle des avocats des prévenus.

Près de 200 militants et sympathisants se sont massés à l’extérieur des grilles, mais ils ont finalement été dispersés par les militaires en faction. Pour Emmanuel Simh, avocat des prévenus joint par RFI, cette procédure judiciaire relève du règlement de compte politique.

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