Candidature consensuelle de l’opposition : Maganga Moussavou se désengage

Dans une interview accordée à L’Union, Pierre Claver Maganga Moussavou, candidat pour la présidentielle de 2023 au Gabon et opposant historique, a annoncé son désengagement vis-à-vis de la candidature consensuelle de l’opposition. Cette initiative a été proposée face au Président sortant Ali Bongo Ondimba, candidat à sa propre succession pour le prochain scrutin.

Avec déjà quatre candidatures présidentielles infructueuses à son actif, Maganga Moussavou a exprimé son scepticisme quant à l’idée d’une candidature consensuelle. Selon lui, cette proposition masquerait des intentions cachées du pouvoir en place, ce qui remettrait en question l’authenticité de la démarche.

Le candidat a également annoncé son retrait de la Plateforme Alternance (PA) 2023, en raison de divergences majeures avec les autres membres du groupe. « Je ne participe plus à la Plateforme Alternance (PA) 2 023. Les membres de ce regroupement défendent l’idée d’un État jacobin, centralisé. Ce qui est à l’opposé de la  » Provincialisation » qui, elle, se fonde sur un État décentralisé et déconcentré. Du coup, vous comprenez aisément que nos idées ne peuvent correspondre. », a t-il confié.

Il est clair que les idées du candidat divergent de celles de la plateforme, et il considère que ses propositions constituent un véritable projet de société, plutôt qu’un simple programme commun de gouvernement. Maganga Moussavou estime être le seul à proposer une vision alternative pour gouverner la société gabonaise.

Le candidat en appelle ainsi à l’unité des autres membres de l’opposition pour trouver leur propre candidat consensuel. Il souligne que chaque candidat devrait soumettre sa vision au peuple gabonais, afin que ce dernier puisse faire un choix éclairé entre la « centralité » et la « Provincialisation ».

Avec une opposition déjà fissurée pour Maganga Moussavou, l’idée d’une candidature consensuelle à la présidentielle est difficilement réalisable. Il affirme dans ce sens « qu’en réalité, voyez-vous, l’idée d’une candidature consensuelle à la présidentielle est difficilement concevable, vu qu’à la base nous ne sommes pas parvenus à présenter des candidats consensuels et des listes communes aux élections législatives et locales. Si l’union ne s’est pas faite à la base c’est plus qu’irréaliste de pouvoir l’envisager pour le sommet. »

Le candidat déplore que chacun privilégie ses intérêts personnels, cherchant à obtenir des députés et des conseillers municipaux et départementaux, plutôt que de s’unir pour soutenir un candidat commun. Il estime que cette guerre interne rend impossible la désignation et le soutien d’un candidat consensuel pour la présidentielle.

Malgré son désengagement vis-à-vis de la candidature consensuelle, Maganga Moussavou reste déterminé à solliciter les suffrages de ses compatriotes et se porte candidat pour la présidentielle de 2023, car il est convaincu qu’il sera le prochain président de la République.

Dans cette atmosphère de division au sein de l’opposition, il règne selon Maganga Moussavou, « une contradiction flagrante évidente. » « Si le peuple estime que mon projet n’est pas porteur qu’il choisissent celui du candidat consensuel de l’opposition, moi je serai candidat. », a-t-il scandé.

Alice ZANG

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