Les Chefs d’Etats de la CEEAC se sont accordés le 18 novembre 2019, lors du sommet extraordinaire de Libreville, à donner un nouveau visage à l’organisation sous-régionale. Qu’est-ce qui va concrètement changer ?
À sa création en 1983, la Communauté Économique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), avait pour objectif de fédérer les Etats de la sous-région, afin d’assurer le développement des différents pays. Tout part de plusieurs constats, pris individuellement, les Etats de l’Afrique Centrale avaient dû mal à se développer. En 2019, rien ne semble avoir vraiment bougé. La région demeure l’une des moins intégrées d’Afrique et l’une des plus riches.
Pour renoncer à ce problème, réunis en 2015, au Tchad, les Chefs d’Etats de la CEEAC avaient posé les jalons d’un processus de réforme de l’Institution. Le IXème sommet a entériné ces réformes.
Penser désormais « Communauté »
Jusque-là, l’institution avait failli à sa vocation communautaire.« Le Secrétariat Général apparaissait comme une assemblée de fonctionnaires et tel qu’il était constitué, chaque fonctionnaire se comportait comme un défenseur de son pays et non de la communauté. » , a confié le ministre des Affaires étrangères, Alain Claude Bilie-By-Nze, dans une interview accordée à L’Union. De ce fait, le Secrétariat Général est remplacé par une Commission comprenant cinq départements et dirigée par un Président. La répartition des postes ne se fera plus par Etats. Le Conseil des ministres de la communauté procédera à un appel à candidature afin de retenir les meilleurs profils pour les postes créés. Seul le poste de Président de la Commission, fera l’objet d’une rotation dans l’ordre alphabétique de désignation des Etats.
Quid de la sécurité ?
Le programme de Conseil de Paix et Sécurité en Afrique Centrale (COPAX), devenu une institution, fonctionnera sur un système de troïka. L’institution sera composée du Président sortant, celui en exercice et du futur Président de la commission. En cas de crise dans l’un des Etats, membres, ce trio de Présidents se réunira et prendra des décisions qui engageront l’ensemble de la communauté.
Solange TAMO
