Réuni par visioconférence comme il est désormais de tradition à cause des mesures barrière imposées par la pandémie de la covid-19, le conseil des ministres de l’Union économique de l’Afrique centrale (UEAC) appelle les Etats membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) à mettre fin à toutes les entraves sur échanges régionaux comme voulu par les accords de N’Djamena en octobre 2017.
Vieux de 45 ans, le débat sur la libre circulation des personnes en zone CEMAC a été remis sur table. En 1972 déjà, l’ancêtre de la CEMAC avait pris acte de la libre circulation des personnes, sans qu’elle ne soit appliquée. Plus tard en 2000, lors de la création de la CEMAC, l’idée d’un « passeport commun» avait été avancée puis décidée, mais n’a jamais vu le jour.
Le dernier conseil des ministres tenu par visioconférence a abouti à la conclusion d’une levée des différentes difficultés, dans l’optique de rendre effectif ce principe adopté, en octobre 27, lors de la 35ème session ordinaire du conseil des ministres de l’UEAC. La raison énoncée est qu’il constitue un atout politique et économique pour les Etats membres.
Une décision de levée qui intervient au moment où les économies de la sous-région à l’instar de celle du reste du monde sont frappées par les affres de la covid-19, et la crise économique qui en découle. A l’heure des relances économiques, la libre circulation des personnes pourrait constituer un atout majeur. Reste à savoir quels seront les mécanismes utilisés pour la gestion des flux des personnes, vecteurs de transmissions de la maladie, au moment où le spectre d’un rebond de la maladie plane dans plusieurs pays.
Freddy MOUSSOUNDA