CLIMAT : « LE MINABLE GABON BASHING » DE FRANCE24 EN PLEINE SEMAINE AFRICAINE DU CLIMAT

Alors que le Gabon abrite la semaine africaine du Climat et que son leadership en matière de protection des écosystèmes est salué à travers le monde, France24 s’apprête à publier un reportage à charge sur les « ravages du pétrole low cost ». Une sortie médiatique qui ne doit rien au hasard, le média d’état français s’est déjà illustré à plusieurs reprises par le même biais médiatique, le dernier ayant eu lieu lors de l’adhésion du Gabon au Commonwealth.

«  Au Gabon, les productions pétrolières font des ravages » ainsi débute le teaser de ce numéro du magazine les «  observateurs de france24 » qui sous couvert de donner la parole à des citoyens membres de la «  société civile » Gabonaise, ressemble plus à une opération de sabotage de l’image du Gabon et partant de l’Afrique qui exige plus de justice climatique aux pays occidentaux qui se sont développés au mépris de la survie de la planète.

Le magazine sciemment diffusé durant la tenue de la semaine africaine du climat, tente de catastropher les quelques incidents et accidents liés à la production pétrolière. Pour France24, depuis le départ des grandes entreprises françaises, dont certaines faisaient 50% de leurs revenus au Gabon, l’exploitation pétrolière est devenue «  low cost » et est faite de « catastrophes environnementales ».

Pourtant, on est loin des marées noires survenues en France ces dernières années à l’exemple de l’Erika, ce pétrolier battant pavillon maltais qui avait déversé sur 400 kilomètres de côtes bretonnes, près de 300 000 tonnes de fioul, tuant environ 200 000 oiseaux.

Les quelques crabes et la dizaine de poissons morts filmés par les «  observateurs » justifient-ils ce magazine, et précisément à cette date ? Loin de minimiser les conséquences des déversements des hydrocarbures dans la nature, il convient de s’interroger sur le timing et les objectifs du média français à travers ce reportage.

Les observateurs de France24 semblent ne pas avoir eu suffisamment de temps pour se rendre à Moanda, où les employés gabonais d’une filiale du Francais AREVA, exposés aux radiations pendant plusieurs années, sont abandonnés à leur triste sort et meurent les uns après les autres. Seule la  » maladie du travail » de quelques employés blancs aurait été reconnue. Un scandale.

L’attitude de France24 tend à donner raison à l’activiste Nathalie Yamb qui déclarait en parlant du média français : « Ce média n’est suivi par personne en France. C’est un instrument toxique qui dépend du ministère des affaires étrangères français. Tout ceux qui y travaillent son au service de l’Etat français ».

La France politique, voit-elle d’un mauvais œil la mobilisation africaine pour exiger plus de justice climatique ? La question vaut son pesant d’or.

Asmah Ndiaye

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