CNSS/CNAMGS : ALI BONGO ONDIMBA EXIGE LE PAIEMENT DES SALAIRES ET LA REPRISE DES PRESTATIONS

Victimes de la mauvaise gouvernance de leurs équipes dirigeantes respectives, comme le prouvent les nombreux scandales de détournements qui émaillent ces entités, la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et la Caisse nationale d’assurance-maladie et de garantie sociale (CNAMGS) sont au bord de la cessation de paiement. D’où l’intervention du Président de la République qui a sommé les autorités administratives de ces entités et les ministères concernés de prendre des mesures fortes contre la gestion médiocre de ces établissements pivots de la politique sociale Gabonaise.

Préoccupé par le risque encouru par les salariés et les bénéficiaires des prestations sociales, le Président de la République a reçu en audience les directeurs de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS ) et de la Caisse nationale d’assurance-maladie et de garantie sociale (CNAMGS) ainsi que le directeur du Trésor Public, la ministre de l’Économie, et le ministre de la Santé.

Objectif de cette séance de travail pour Ali Bongo Ondimba, donner des instructions fermes pour la reprise immédiate des prestations des deux entités, ainsi que le paiement des salaires des agents de la CNSS.  « J’ai convoqué ce 27 mai les responsables de la CNAMGS et de la CNSS, ainsi que les ministres concernés. À ma demande, des décisions fortes ont été prises afin que les prestations relevant de ces entités soient assurées. » a déclaré le Président de la République sur sa page Facebook avant d’annoncer que le mode de gouvernance de ces deux établissements devra être réformé.

Des décisions qui pourraient aller jusqu’au limogeage de certains dirigeants et à l’ouverture d’enquêtes judiciaires pour faire la lumière sur les nombreuses fautes de gestion de ces établissements dont certaines peuvent être qualifiées de crimes.

Premier responsable politique concerné par le chaos qui règne à la CNSS et à la CNAMGS, le Dr Guy-Patrick Obiang, ministre de la Santé à lui aussi évoquer les «  problèmes de gouvernance » auxquels sont confrontées la CNSS et la CNAMGS. « Nous sommes venus présenter au Président de la République les problèmes auxquels ces deux structures sont confrontées. Mais faut dire que le premier diagnostic qui est fait est un problème de gouvernance d’une manière globale de ces structures, associé à cela un certain nombre de problèmes structurels liés au fait qu’il y a des réformes importantes qui n’ont pas été prises en compte.»

CNSS – CNAMGS LA CULTURE DE L’IMPUNITÉ

Comment des réformes importantes pour la survie de la CNSS et de la CNAMGS ont pu ne pas être mises en place alors qu’elles avaient été décidées par les plus hautes autorités ?

À quoi servent les conseils d’administration de ces établissements ? Comment le ministre de la Santé a-t-il pu laisser ainsi pourrir la situation ? Ce sont les questions que se posent les nombreux commentateurs.

« Le Président de la République nous a demandé d’accélérer tous ces processus et de mettre de l’ordre dans la gouvernance de ces différentes structures notamment la CNSS et la CNAMGS, mais aussi au niveau des hôpitaux » a néanmoins déclaré le ministre de la Santé, très peu convaincant sur sa capacité à mettre un coup de pied dans la fourmilière.

CNSS : 11 MILLIONS DE FRANCS CFA PAR MOIS POUR LE DIRECTEUR GÉNÉRAL

Octobre 2021, les émoluments de 69 cadres de la CNSS sont publiés sur internet. Le public s’indigne des salaires mirobolants dans un organisme qui ne crée aucune richesse. Le salaire net de Patrick OSSI OKORI, le Directeur Général de la CNSS établi à 11 millions de Francs CFA par mois hors avantage soulève un problème d’éthique, il sera opportunément défendu par un certain Mays Mouissi qui a pourtant habitué les internautes à une autre posture. Un salaire fixé au mépris des textes légaux en vigueur. Malgré l’indignation nationale, rien n’a changé.

CNSS : LE DOUBLE JEU DES SYNDICALISTES

Depuis quelques jours, les syndicalistes de la Caisse semblent porter la voix de Patrick Ossi Okori. Ces derniers feignent avec une habileté de ne pas voir les « problèmes de gestion » pointés par Guy-Patrick Obiang. Pour ces derniers, le problème de la CNSS se situe au niveau d’un soi-disant visa de conformité situé au palais de Présidentiel.  « Une fumisterie » pour certains agents de la CNSS, car ce ne sont pas les exemples de mauvaise gestion qui manquent .

Près de 10 milliards dans un immeuble qui n’abritera jamais aucun bureau, 100 milliards de prêts pour la construction d’une ville à Okolassi, le projet n’a jamais vu le jour, plusieurs autres milliards pour un projet de «  tours jumelles » au quartier Glass, création d’une société civile immobilière avec une centaine d’employés, alors que la CNSS ne dispose pas d’un parc immobilier,  » des choses que les syndicats ne dénoncent pas car ils profitent de cette situation » au contraire depuis quelques jours ces « derniers semblent porter un narratif que Patrick Ossi Okori n’assume pas officiellement. »

CNAMGS : DÉTOURNEMENT EN PAGAILLE

À la caisse nationale d’assurance-maladie et de garantie sociale, deux cadres ont été placés en détention à la prison centrale il y a 3 jours. Ces derniers avaient fait valider au Directeur Général, Severin Anguilé, le décaissement de 26 millions de FCFA pour la construction d’une église. Un comble, alors même que les feuilles de soin de la CNAMGS sont rejetées dans les hôpitaux publics faute de paiement.

GUY PATRICK OBIANG : UN GÉANT AU PIED D’ARGILE

En dénonçant dès sa nomination les magouilles opérées dans les grands hôpitaux publics qui reversaient des millions au cabinet de son prédécesseur au lieu de favoriser l’investissement, Guy Patrick Obiang Ndong avait donné le ton de son mandat à la tête du ministère de la Santé, non seulement rien n’a changé, mais la situation est devenu pire dans les hôpitaux notamment au CHU de Libreville transformé en petite mafia.

S’il a hérité de la CNSS et de la CNAMGS après le limogeage de sa collègue Prisca Koho, il n’en demeure pas moins que ses actions pour régler les problèmes de gestion qu’il a lui-même soulevés sont très attendus.

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