CNSS : LES SYNDICALISTES PRIS DANS LE PIÈGE INÉFFICACE DE LA POLITIQUE DE L’AUTRUCHE

En menaçant directement Guy Patrick Obiang, ministre de la Santé de la fermeture imminente des agences de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) la coalition des partenaires sociaux de cette institution laisse croire à l’opinion publique que la solution aux problèmes de gouvernance de la CNSS est du faut du ministre. Les syndicats de la CNSS feignent en même de ne pas voir que les problèmes de la Caisse sont d’abord internes et donc de la responsabilité du directeur général, Patrick Okori Ossi et ses prédécesseurs, qu’ils évitent prudemment d’égratigner.

Une prudence qui a fait dire à certains observateurs que Patrick Okori Ossi manipulerait les syndicalistes contre sa tutelle. « Le Paiement des salaires n’est pas de la responsabilité du ministère de la Santé encore moins de la Présidence, les syndicalistes font semblant de ne pas voire d’où viennent les problèmes de la CNSS. C’est de la lâcheté. » Déclare un agent syndiqué de la Caisse.

En réclamant des « garanties claires » au ministre de la Santé, notamment sur le paiement des salaires, comme si le paiement des salaires de la Caisse était de la compétence du ministère de la Santé et des Affaires sociales, les syndicalistes omettent par exemple de s’interroger sur la masse salariale de Caisse qui pointe vers les 3 milliards de francs CFA pour près de 2000 agents alors que la Caisse est réputée pouvoir fonctionner avec 600 agents uniquement.

La divulgation en octobre 2021 des salaires faramineux d’une soixantaine de cadres de la Caisse avait été source de nombreux débats dans l’opinion publique sans qu’on entende le point de vue des syndicalistes de la CNSS qui aurait pu par exemple dénoncer le non-respect par la direction générale actuelle de L’annexe du décret n° 0087/PR/MBCP du 30 mars 2021 portant modification de certaines dispositions du décret n° 295/MBCPFRE du 30 juin 2010 qui fixe «le plafonnement des rémunérations. (…)

Dans la situation actuelle de la CNSS, ces mêmes syndicalistes ne s’interrogent pas non plus sur la destination prise par plusieurs milliards de francs CFA destinés à des projets plus ou moins fumeux décidés par leurs dirigeants. Des « éléphants blancs » pourtant bien documentés comme la création de « CNSS IMMO », une filiale immobilière alors que la Caisse ne possède aucun parc immobilier, la construction toujours attendue d’ « Okolassi Ville » ou encore ce bâtiment de plusieurs milliards construit sur le lit d’une rivière, bâtiment, qui selon certains spécialistes, menacerait de s’effondrer.  Prévues au quartier Glass, les « tours jumelles », un autre projet coûteux de la CNSS ne risquent pas de s’effondrer, car malgré les milliards déjà décaissés pour leur construction, elles n’ont toujours pas vu le jour.

Toutes ces fautes de gestions ne sont imputables, sauf preuves du contraire qu’aux dirigeants de la CNSS, et à son Conseil d’Administration, qui peut légitimement être accusé de laxisme. À quoi sert ce Conseil, si ses membres sont incompétents à suivre l’action des directions générales successives de la Caisse ?

Autant de sujets sur lesquels les syndicalistes de la CNSS dont les revendications sont légitimes il faut le rappeler, pourraient se pencher, au lieu de s’en prendre aux personnalités dont l’avis n’a jamais été pris en compte dans le « désordre de la CNSS ». Toutefois plusieurs observateurs appellent le ministre Guy Patrick Obiang à prendre ses responsabilités et à couper la jambe du malade, avant que la gangrène n’atteigne le cœur.

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