COMUF : QUAND AREVA INDEMNISAIT LES FRANÇAIS, ET LAISSAIT MOURIR LES GABONAIS

L’histoire des anciens travailleurs gabonais de la Compagnie des mines d’uranium de Franceville (Comuf) une filiale du groupe français Areva devenu « Orano Mining » fait partie de celles que RFI, FRANC24 et l’AFP ne racontent jamais quand ils parlent du Gabon.

Pourtant, la manifestation il y a quelques jours d’un collectif des anciens salariés de la Comuf est là pour rappeler qu’Areva n’a pas fini de solder ses comptes avec ces salariés qu’elle a abandonnés avec des maladies qu’on peut légitimement attribuer à une exposition à l’uranium extrait dans les mines gabonaises du géant Français.

Dès la fin de leurs activités dans la mine d’uranium (exploitée entre 1958 et 1999) de la Comuf, plusieurs centaines d’anciens travailleurs de la Comuf avaient réclamé des réparations financières en raison de leurs états de santé dégradés. Des réclamations qu’Areva va balayer d’un revers de main avec la bénédiction des autorités administratives et politiques de l’époque.

En 2010 sous la pression de l’ONG SHERPA, le groupe Areva va mettre en place, en collaboration avec les autorités gabonaises, un observatoire gabonais de la santé. Cet organisme a pour objet, selon les propres termes d’Areva, d’assurer le « suivi de la santé des anciens travailleurs exposés à l’uranium et l’étude de l’impact potentiel des activités minières sur la santé des populations gabonaises riveraines. »

En créant l’observatoire de la santé, Areva avait affirmé que « si des cas de maladies imputables à l’activité professionnelle étaient mis en évidence, les soins correspondants seraient pris en charge par AREVA à l’identique de la couverture médicale française. » 12 ans plus tard, aucun ancien salarié gabonais de la société française n’a été pris en charge, au contraire de la centaine qu’ils étaient, il en reste quelques dizaines, les autres ayant succombé à des maladies inconnues en terre Gabonaise.

Ce qui n’a pas empêché le géant nucléaire français d’indemniser en 2011, certains de ces anciens salariés français qui avaient en commun d’être Français. Ces derniers avaient eu le génie de créer une association dénommée « Mounana » dont l’objet était La Défense des droits des anciens salariés français de la Comuf.

Selon certaines informations les anciens travailleurs Gabonais de Comuf auraient saisi le cabinet Bourbon, pour défendre leurs intérêts. Connu pour être un chantre du Gabon-Bashing il est peu probable que ce cabinet porte avec loyauté ce combat contre une grosse entreprise française, sinon il l’aurait depuis des années et de manière « spontanée » comme il a habitué l’opinion publique sur d’autres dossiers plus médiatisés.

Il s’agit pour les autorités publiques gabonaises de prendre ce dossier à bras le corps afin de faire pression sur Orano avant que tous ses anciens salariés ne décèdent les uns après les autres. À moins que ce ne soit ça la stratégie d’Orano depuis plusieurs années.

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