L’opération Scorpion, lancée en 2019 pour lutter contre la corruption, vient de franchir une étape importante avec le gel par les autorités mauriciennes de près de 7 milliards de FCFA de Fonds appartenant à Brice Laccruche Alihanga ou à ses proches. Cette mesure rapportée par le lemauricien.com a été rendue possible grâce à la coopération entre les enquêteurs gabonais et mauriciens, ainsi que la Commission indépendante de lutte contre la corruption.
Les investigations menées conjointement par les deux pays ont permis de retracer de nombreux mouvements de fonds entre le Gabon et l’île Maurice, notamment à travers des comptes ouverts au nom de proches de Brice Laccruche Alihanga, tels que Raphaël Nzé Minko, vice-président du Mouvement républicain et citoyen (MRC), et Gervais Martial Koulayo Houlpaye, co-fondateur de Easytech Gabon.
Ces deux individus sont actuellement en fuite hors du Gabon.
L’enquête de la Commission anti-corruption a débuté en mars 2022 et a révélé l’implication d’hommes d’affaires gabonais en tant que bénéficiaires ultimes de cinq sociétés offshore basées à Maurice, ainsi que de sept comptes bancaires, tous hébergés à la banque Afrasia. Des perquisitions ont été effectuées au siège de la banque, et plusieurs documents ont été saisis.
Depuis le lancement de l’opération Scorpion en novembre 2019, plus de 20 anciens hauts responsables publics, dont d’anciens ministres, hauts fonctionnaires et dirigeants d’entreprises publiques ou d’agences gouvernementales, ont été arrêtés et placés en détention. Le président Ali Bongo Ondimba a réaffirmé sa détermination à lutter contre la corruption et l’enrichissement illicite. Brice Laccruche Alihanga, ancien bras droit du président, a été condamné en octobre 2021 à cinq ans de prison ferme. Il avait acquis une influence considérable après l’accident vasculaire cérébral du président Bongo en octobre 2018, qui l’avait affaibli et éloigné du pays pendant plusieurs mois.
Cette nouvelle mesure de gel des fonds démontre la détermination des autorités mauriciennes à coopérer dans la lutte contre la corruption internationale. Les enquêteurs continueront de travailler en étroite collaboration avec les autorités gabonaises pour faire toute la lumière sur cette affaire et traduire les responsables en justice.