LIBREVILLE-GABON (medias241.com)- Plusieurs mois après la mise en place de la Cour criminelle spéciale chargée de juger les auteurs présumés de détournements de l’argent public, la première audience de ladite juridiction s’est tenue ce jeudi 15 mars à Libreville.
L’affaire Ministère public contre Blaise Wada, l’ancien coordinateur général de l’Unité de coordination des études et des travaux (UCET) du Gabon est la première engagé par cette juridiction. Arrêté puis mis en détention préventive à la prison centrale de Libreville, il y a 14 mois, l’ancien coordinateur général de l’UCET, chargé notamment de l’assainissement des bassins versant de la capitale gabonaise, est soupçonné d’avoir distrait de l’argent public dans le cadre de ses fonctions.
«Vous êtes inculpé d’avoir à Libreville entre2009 et 2016 en tous cas depuis moins de 20ans, en votre qualité d’agent public, et à l’occasion de l’exercice de vos fonctions, de coordinateur général de l’UCET, une entité étatique, détourné des deniers publics d’un montant évalué à 1milliard 765millions », a indiqué Akolli Paulette née Ayo Mba, président de la Cour criminelle spéciale (CCS)
Démarrée puis renvoyée au mardi 20 mars prochain, l’objectif visé par cet ajournement, est de permettre au conseil du prévenu de mieux assurer sa défense, et au ministère public d’auditionner davantage les témoins se rapportant à l’affaire. Le Ministère public espère déjà une condamnation de l’inculpé.
«C’est l’intérêt de notre pays, je crois qu’il y a eut trop de scandales financiers. La criminalité financière et économique a atteint des sommets et c’est pourquoi justement les plus hautes autorités ont pensées qu’il valait mieux arrêter ce cirque. Parce qu’on ne pouvait pas continuer comme cela », a déclaré Me Bertrand Homa Moussavou représentant l’Etat.
Le procès de Blaise Wada se tient dans le cadre de la traque initiée, il y a plus d’un an, par les autorités judiciaires contre «les fonctionnaires ou agents de l’Etat ou des collectivités publiques, et leurs complices soupçonnés de détournements ou soustractions des deniers publics ou privés supérieurs à 250 000 francs».
Pour les avocats de Blaise Wada, à ce stade, la procédure ne serait pas respectée.
«Nous de la partie défenderesse, nous nous sommes sereins. Il s’agit de la démonstration des preuves mais ce n’est pas la preuve de droit commun qu’il faudra démontrer aujourd’hui. C’est une preuve spéciale. C’est-à-dire qu’en matière de gestion publique, comment, de quelle façon peut-on poursuivre un agent public qui aurait détourné des fonds. C’est ça le problème aussi qui est posé », a précisé Me Martial Dibangoyi Loundou, avocat de Blaise Wada.
A la barre, sont également annoncés d’autres prévenus actuellement en détention à la prison centrale de Libreville, à l’instar de l’anciens ministre de l’économie Magloire Ngambia et Etienne Dieudonné Ngoubou, ancien ministre du pétrole.