Après la crise sanitaire provoquée par le coronavirus, une autre catastrophe humanitaire menace la planète. Une crise alimentaire pourrait frapper le monde dans les prochains mois.
En 2020, plus de 200 millions de personnes dans le monde risquent d’être frappées par la famine ou la malnutrition sévère. Plusieurs avions sont actuellement cloués au sol. Le blocage de ces engins a conduit à détruire des stocks de nourriture. Dans la plupart des pays, les stocks des dernières récoltes s’épuisent lentement, avec les mesures restrictives. Selon la CEDEAO, le nombre de personnes qui pourraient avoir besoin d’aide humanitaire en Afrique de l’Ouest passerait de 17 millions à 50 millions entre juin et août prochain.
La baisse de l’activité économique, combinée aux restrictions commerciales, conduira à une diminution des budgets nationaux et des revenus des ménages. Dans les pays développés, la pandémie stoppe les économies et menace les moyens de subsistance de millions de personnes. « La pandémie du Covid-19 pourrait balayer tout espoir de sécurité alimentaire et mettre en situation de famine prolongée et en danger de mort des populations entières, en particulier en Afrique de l’Est, si des mesures d’urgence ne sont pas prises pour faire face à cette situation », prévenaient les ministres de l’Agriculture membres de l’Union africaine, réunis (virtuellement) le 16 avril dernier avec la FAO.
Partout dans le monde, des stocks sont jetés plutôt que consommés, faute d’une continuité de la chaîne d’approvisionnement classique. Les achats compulsifs de nourriture par peur d’une pénurie, comme on a pu le voir dans les rayons pâtes et riz dans les supermarchés européens, représentent encore un risque de déstabilisation supplémentaire.
Maxime OWONO