LIBREVILLE, GABON (medias241.com)- Blaise Wada a été condamné ce jeudi à 20 ans de réclusion par la Cour criminelle spéciale pour détournement de fonds publics. Arrêté en janvier 2017 puis écroué, il est donc le premier de ces «criminels en col blanc», à connaitre ce sort.
Le Ministère public-Etat gabonais poursuivait l’ancien coordonnateur de l’Unité de coordination de l’étude et des travaux (UCET) du projet des bassins versants de la capitale gabonaise pour son implication présumée dans plusieurs détournements de deniers publics entre 2009 et 2016 soit 1,7 milliard de F CFA.
Pour aboutir à ce verdict, les juges ont, depuis le 15 mars dernier évalués les sources de son riche patrimoine amassé durant ses fonctions à l’UCET entre 2009 et 2016. Wada posséderait un hôtel à Moanda et un domaine à Bakoumba, sa ville natale, dans la province du Haut-Ogooué (Sud-est du Gabon) ainsi que plusieurs millions de francs CFA retrouvés dans ses comptes bancaires ou ceux de tiers apparentés à lui.
Des investissements et de gros montants d’argent dont la justification de la provenance n’a « visiblement » pas convaincue les membres de la Cour criminelle spéciale.
En rappel, Le quotidien L’Union du vendredi 13 avril rapportait des « aveux » de Blaise Wada qui avait reconnu s’être servi de sa fonction pour bénéficier d’avantages divers de la part d’entreprises bénéficiaires de marchés. Des confessions qui ont «certainement» influencées le verdict final pris par les juges de la Cour criminelle spéciale.
Dans une correspondance-confession adressée au président de la République Ali Bongo Ondimba, Blaise Wada avait écrit : «Quand j’attribuais un marché à une entreprise, celle-ci me versait en contrepartie des rétrocommissions soit en matériaux de construction, soit en numéraires.».
La suite est connue, il est incarcéré pour 20ans!
Une décision contestée évidemment par les avocats de Blaise Wada.
«Nous avons fait un mois de procédure, un mois d’interrogatoires, un mois d’enquêtes et de fouilles, à aucun moment, il a été prouvé, ni par les avocats de l’État, ni par le parquet général, que notre client, monsieur Wada, a soustrait un seul centime des budgets de fonctionnement qui lui ont été donné.» a déclaré Me Martial Dibangoyi Loundou,
Il invoque par ailleurs l’article 71 la Constitution gabonaise précisant : «tout fonctionnaire ou agent de l’administration, gérant de deniers publics dans le cadre d’un organe administratif, d’une entité morale de l’État, la cour des Comptes est la juridiction compétente et qualifiée pour instruire un dossier, en cas d’indélicatesse en matière financière. Et après instruction du dossier, celui-ci peut être renvoyé devant les juridictions de droit commun. Ce qui n’a pas été le cas dans l’affaire Wada», regrette-t-il. .
Après le procès de Blaise Wada, d’autres prévenus, actuellement en détention préventive à la prison centrale de Libreville, devrait suivre. Notamment de celui des anciens ministres Magloire Ngambia et Etienne Dieudonné Ngoubou, ainsi que Paul Mapessi, Grégoire Bayima, Landry Patrick Oyaya, Léon Ndong Nteme.