DOSSIER : MALGRÉ LA TAXE SUR LES ORDURES MÉNAGÈRES LIBREVILLE TOUJOURS SALE

Instituée en janvier 2019 et inscrite dans la loi des finances 2020 dans le but de soutenir la lutte contre l’insalubrité, cette taxe dont près de 5 milliards de FCFA seraient un compte d’affectation spéciale peine à financer les prestataires de la collecte des ordures.

Avec près de 800 000 habitants Libreville connaît une augmentation exponentielle de sa production d’ordures ménagères. Ce qui fait de la salubrité de la ville une préoccupation de premier ordre des autorités. Pourtant, l’application sur le terrain de toutes les politiques et ambitions de lutte contre l’insalubrité se heurte à de nombreuses pesanteurs dans les Cabinet des maires et dans l’administration publique. 

De « derrière l’école normale » à Akanda la banlieue chic du nord de la capitale en passant par Nzeng-Ayong, le constat est le même, la collecte des ordures connaît des perturbations depuis quelques semaines et les immondices s’amoncellent rendant la vie des riverains infernale et menaçant la santé des habitants alors que la grande saison des pluies est en chemin.

Malgré les moyens colossaux annoncés chaque année, la collecte des ordures ménagères dans la capitale gabonaise semble être entraînée dans un cercle vicieux savamment entretenu par certains acteurs publics. Né des cendres de SOVOG grâce à un astucieux montage financier de près de 8,7 milliards de FCFA entre Alain Ditona alors directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) et Dominique Auroy actionnaire majoritaire de SOVOG, la société Clean Africa aurait toutes les peines du monde à remplir ses missions. Parmi les problèmes évoqués depuis plusieurs années, un difficile accès aux financements publics pourtant inscrits dans la loi des finances. Fonctionnement, salaires, investissements, règlement des prestataires, chez Clean Africa quelque soit la gouvernance c’est La croix et la bannière chaque mois devant le regard amusé des mairies de Libreville et Akanda, et du ministère de l’Intérieur.

Une situation difficile à comprendre dans la mesure où Clean Africa, société publique, compte deux ministres en fonction et un ancien directeur du budget dans son Conseil d’administration, lequel Conseil ne serait jamais réuni selon un article de Jeune Afrique datant de juin 2020. 


Crée en mars 2019, le Haut commissariat à l’environnement dirigé par Yannick Ongonwou Sonnet brille par quelques nettoyages de plages sans véritable impact sur la salubrité de la ville. Face à ce constat, les Librevillois doivent-ils craindre de passer « les fêtes » dans les ordures et les ordures puantes ou alors les autorités peaufinent t-elle déjà  un bienheureux  et très couteux «  plan d’urgence » .

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