ECONOMIE : APRES LA FORÊT, LA CNLCEI VEUT PRÉVENIR LES RISQUES DE CORRUPTION DANS LE SECTEUR PÉTROLIER

Le secteur pétrolier local représente 38,5% du PIB national selon les statistiques du Fonds monétaire international (FMI). Toutefois, ce secteur n’est pas épargné par le fléau de la corruption qui gangrène le pays. A l’occasion de la célébration de la journée internationale 2021 consacrée à lutte contre la corruption, la Commission nationale de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite (CNLCEI) consacre sa sensibilisation sur le secteur.

C’est le thème de « risques de corruption et d’enrichissement illicite dans le secteur pétrolier au Gabon » qui a retenu l’attention de la célébration nationale 2021. A l’auditorium du ministère des Eaux et Forêts, le président de l’institution de lutte contre ce fléau a détaillé le choix de la sensibilisation sur le secteur du pétrole.

Pour Nestor Mbou, le président de la CNLCEI, « l’objectif des présentes assises est de s’assurer que le processus allant de l’attribution des permis à la commercialisation des produits pétroliers finai, s’inscrit dans un cadre vertueux, à l’abri de la corruption et de l’enrichissement illicite »

Cette recherche d’assurance est d’autant plus nécessaire que du fait de son caractère stratégique, comme c’est le cas avec le secteur de la forêt, le secteur pétrolier est émaillé par la corruption. Ce qui se traduit par le peu de transparence dans l’octroi des permis pétrolier, des questions sur l’opportunité du recours au gré à gré comme mode de passation des marché, le train de vie élevé de certains agents de l’Etat, le trafic d’influence dans le processus des études d’impact qui selon le président de la CNLCEI, constituent « des risques sérieux de corruption et d’enrichissement illicite ».

Il est donc plus que urgent d’assainir ce secteur, surtout que le Gabon est depuis quelques mois signataire de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE). En effet, malgré une problématique de la corruption considérée comme endémique, le président de la CNLCEI veut s’inscrire dans le refus de la compromission corruptive au sein du secteur pétrolier.

Cependant, ce chemin ne peut être empreinté sans l’accompagnement des acteurs du secteur et les partenaires au développement. C’est à ce titre que les différentes communications faites par les acteurs publics et privés agissant dans la chaîne de valeur du secteur ont permis d’établir un diagnostic presque complet du secteur.

Car même si pour le Professeur Hervé Ndoume Essingone, « le secteur pétrolier est un cluster assez complexe qui a des problématiques liées à la cartographie, à l’attribution des permis d’exploration, la production, la distribution, la gestion des participations parfois complexe (…) », celles-ci sont surmontables.

Ainsi, l’issu des échanges de ce jour permettront à la commission d’apporter sa contribution pour asseoir un dispositif de prévention et de répression de la corruption et de l’enrichissement illicite dans cette filière.

Michaël Moukouangui Moukala

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