ÉCONOMIE : FITCH RATINGS RELÈVE LA NOTE DU GABON ET DRESSE DES PERSPECTIVES STABLES

Dans son dernier focus sur le Gabon, publié le 24 août 2021, l’agence de notation Fitch Ratings a relevé la note de défaut d’émetteurs en devise étrangère à long terme de « B- » contre « CCC » du pays. Si les prévisions macroéconomiques sont stables, celles-ci sont cependant conditionnées par une amélioration de la situation économique du pays.

Pour Fitch Ratings, deux principaux facteurs ont concouru à l’embellie de la situation de notation du Gabon. D’une part, l’assouplissement des pressions sur les liquidités en raison de la hausse du prix du pétrole et d’autre part, le nouveau programme conclu récemment avec le Fonds monétaire international (FMI) pour un montant de plus de 300 milliards de francs CFA.

Sur la base de ces facteurs favorables, l’agence de notation s’attend à une amélioration de la situation financière en raison d’un rebond des recettes non pétrolière, une réduction des dépenses liées à la pandémie et une restriction sur les autres dépenses courantes. « Nous prévoyons que les revenus non pétroliers augmenteront cette année, alors que la demande extérieure se redresse et que l’assouplissement des restrictions liées à la pandémie améliore l’activité intérieure », projette Fitch Ratings.

Pour autant, une amélioration de la situation économique et financière du pays permettrait au Gabon de surmonter à court terme, les obstacles liés aux incertitudes de sa capacité de production pétrolière, ses difficultés récurrentes à obtenir des financements externes et sa mauvaise gestion des finances publiques. Si efforts il y a, cela impacterait l’amélioration des finances publiques, grâce à une réduction du déficit budgétaire du pays de 3,3% du PIB en 2021 contre 1,4% en 2022 et 0,7% en 2023.

Le profil pays du Gabon selon les critères de Fitch Ratings dépend donc de facteurs tout aussi endogènes qu’exogènes. Même si sur la base de ce focus, l’agence de notation reconnaît les efforts sous condition, d’amélioration de la situation financière du pays, eu égard aux nombreuses concessions et soutiens financiers, dont le programme d’achat d’obligations de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), les mesures de soutien à la liquidité bancaire et le financement intérieur net en cours qui permettra de couvrir environ 40% du déficit et enfin, le programme du FMI qui offrira au pays une marge de manœuvre financière.

Pour maintenir le niveau de stabilité de l’économie en lien avec les prévisions de l’agence, le Gouvernement doit renforcer son niveau d’action, tant sur les réformes de bonne gouvernance, de mobilisation de recettes fiscales que sur la diversification de l’économie. Cela devrait aboutir à de nouvelles réformes qui permettront d’« éviter l’accumulation d’arriérés extérieurs » et offrir au Plan d’accélération de la Transformation (PAT) une garantie minimale de soutien financier.

Séraphin Lame

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