Du flou autour des prévisions macroéconomiques de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), encore conditionnée par l’évolution de la pandémie de la covid-19, c’est ce qu’à laissé entendre Pr Daniel Ona Ondo, président de la commission de la CEMAC, au cours d’une interview accordée au quotidien L’Union.
« Pour 2021, les perspectives macroéconomiques sont très incertaines. Elles seraient une fois encore, profondément impactées par la trajectoire que prendra la pandémie dans les mois à venir ainsi que l’efficacité des mesures de soutien et de relance », a soutenu Pr Daniel Ona Ondo. Pour tenter de relancer les économies des pays de la sous-région, la CEMAC invite entre autres les États à mettre en œuvre des plans directeurs d’industrialisation et de de diversification économique, à travers le renforcement des capacités des ressources humaines. L’institution incite également à « renégocier de nouveaux programmes avec le Fonds Monétaire International (FMI) ou proroger les programmes de première génération en cours, tout en tenant compte des nouvelles priorités nées de la propagation de la pandémie de Covid-19 » .
Revenant sur les négociations entre les pays de la CEMAC et les organisations de Bretton Woods en ce qui concerne le poids de la dette publique dans le budget de fonctionnement des États, pour le cas du Gabon, Daniel Ona Ondo, estime que « la plus grosse inquiétude se situe au niveau des résultats des audits de la Task force sur la dette intérieure. »
En effet, l’audit a révélé que sur 1030 milliards de Fcfa de dette intérieure audités, 623 milliards se sont révélés fictifs, soit « plus du triple de l’encours de la dette intérieure prise en compte dans le cadre du programme de première génération du Gabon avec le FMI », soutient le président de la Commission de la CEMAC.
Ainsi donc selon lui, « la dette du Gabon deviendrait non viable à moyen terme et des actions vigoureuses visant sa restructuration ou son reprofilage devraient être engagées avant un nouvel arrangement financier avec le FMI.”