CLIMAT : LE PNUE PRÉCONISE UNE AUGMENTATION DES FINANCEMENTS DEDIES AUX POLITIQUES D’ADAPTATION

En dépit d’un sursaut des politiques et de la planification à l’adaptation aux changements climatiques à travers le monde, son financement et sa mise en œuvre sont encore loin d’être à la hauteur des défis. C’est ce que révèle le rapport sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière d’adaptation 2021 du Programme des Nations Unies sur l’Environnement (PNUE) publié fin octobre.

La sortie de ce rapport, au moment même où se tient à Glasgow en Ecosse, le dernier cycle des négociations sur le climat cadre avec l’un des enjeux de la COP26. A savoir, la finance climatique devant permettre de soutenir les politiques d’adaptation aux changements climatiques dans les pays en développement.

Le rapport pointe du doigt l’inaction des pays et le manque d’implémentation des politiques d’économie verte. Ces politiques, selon le rapport, pourraient permettre de tirer profit de la relance budgétaire après la pandémie de Covid-19 et donner la priorité à une croissance économique verte, qui à son tour aidera les nations à s’adapter aux effets de la crise climatique.

Pour le PNUE, ce cycle est infaillible dans l’atteinte des objectifs mondiaux en matière de prévention climatique. « Alors que le monde cherche à intensifier ses efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, efforts qui sont encore insuffisants partout, la communauté internationale doit également faire beaucoup plus d’efforts en matière d’adaptation aux changements climatiques », a déclaré Inger Andersen, directrice exécutive du PNUE.

Le nerf de ce combat climatique se trouve visiblement au niveau de la combinaison d’un développement plus inclusif. Puisque selon la directrice, « même si nous arrêtions de générer des émissions de gaz à effet de serre ce jour-même, les effets du changement climatique se feraient sentir pendant de nombreuses décennies. »

En effet, bien qu’une forte atténuation soit le meilleur moyen de réduire les impacts et les coûts à long terme du réchauffement climatique, il est essentiel d’accroître les ambitions en matière d’adaptation, en particulier son financement et sa mise en œuvre, afin d’éviter les écarts existants.

Ces écarts sont en effet très flagrants. A travers le monde, les politiques d’adaptation ne captent que 1/3 du financement dédié au climat. Avec la réévaluation des conséquences des changements climatiques pour les prochaines années, il faut entre 500 et 1000 dollars par an d’ici 2030 pour financer cette politique dans les pays en développement.

Ce, d’autant que le rapport constate que les coûts de l’adaptation se situent probablement dans la fourchette haute de l’estimation de 140 à 300 milliards de dollars par an d’ici à 2030 et de 280 à 500 milliards de dollars par an d’ici à 2050 uniquement pour les pays en développement.

A ce jour, les flux de financement climatique vers les pays en développement pour la planification et la mise en œuvre des politiques d’atténuation et d’adaptation ont atteint 79,6 milliards de dollars en 2019. Problème, ce financement ne correspond pas aux besoins réels. Car, les coûts de l’adaptation estimés dans les pays en développement sont cinq à dix fois supérieurs aux flux de financement public actuels de l’adaptation.

Cette interpellation vient soutenir la position des pays en développement qui plaident pour une réévaluation des contributions financières des pays développés dans le cadre de la finance climatique destinée aux pays du sud. Ce rapport du PNUE devrait faire plaisir à Tanguy Gahouma Bekale, président du Groupe africain de négociateurs sur les changements climatiques qui plaide pour la même cause.

Michaël Moukouangui Moukala

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