Le Gabon accuse Veolia de pollution, l’entreprise française se défend

LIBREVILLE, GABON (medias241.com)- Le gouvernement gabonais a accusé l’entreprise française Veolia de pollution sur son sol, mardi 27 février, tandis que les deux parties s’écharpent quotidiennement depuis la résiliation par l’Etat, le 16 février, du contrat de Veolia concernant la distribution de l’eau et de l’électricité dans le pays. « Sur la quasi-totalité des sites exploités par la SEEG , il existe d’importants dégâts environnementaux », a déclaré à la presse Alain-Claude Bilie By Nze, ministre de la communication.

« Les huiles et carburants sont déversés à même le sol, sans protection, sans aucune précaution, en violation flagrante du Code de l’environnement », a indiqué le ministre d’Etat lors d’une conférence de presse, soulignant que « des enquêtes seront menées ». « Est-il possible que les sites d’exploitation d’une entreprise comme Veolia en France présentent autant de dégâts sur l’environnement ? Est-il possible qu’en France, Veolia déverse dans les rivières des hydrocarbures et des huiles usagées ? » A-t-il questionné.

Le gouvernement gabonais a résilié la concession de Veolia au Gabon le 16 février en « réquisitionnant » les locaux de la SEEG, mettant de facto un terme au management de Veolia. L’entreprise avait dénoncé une « expropriation brutale ».

Coupures de courant et pénuries d’eau

« Il est surprenant que toutes les instances de contrôle des autorités publiques n’aient jamais mis en lumière de dégâts environnementaux, alors qu’elles ont diligenté des audits tout au long de la concession », a réagi un porte-parole de Veolia auprès de l’AFP mardi soir, soulignant que « la SEEG est soumise à des audits réguliers des autorités gabonaises, plus d’une dizaine ces dix dernières années ». Et d’ajouter que « l’eau produite et distribuée par la SEEG répond à toutes les exigences sanitaires de l’Organisation mondiale de la santé, supérieures aux réglementations gabonaises ».

Depuis la résiliation du contrat, Veolia comme le gouvernement gabonais multiplient les interventions dans les médias, s’en prenant à l’autre partie dans une communication offensive. Si Veolia assure que les règles du contrat initial en termes d’investissements étatiques « n’ont pas été respectées », le Gabon assène que près de 1 000 milliards de francs CFA (1,5 milliard d’euros) ont été investis par l’Etat dans la SEEG, selon M. Bilie Bye Nze.

La SEEG est souvent critiquée pour les nombreuses coupures de courant et pénuries d’eau à Libreville et en province. « On ne peut produire d’eau si on n’a pas d’usine… Et cela, c’était du ressort de l’Etat », avait indiqué mi-février à l’AFP Helman le Pas de Sécheval, secrétaire général du groupe Veolia.

De son côté, l’Etat conteste « la manière dont les montants ont été calculés », selon M. Bilie By Nze, qui indique qu’un audit a été demandé. Cette dette est estimée à 13 milliards de francs CFA par le ministre de la communication. Veolia, de son côté, martèle que le Gabon lui doit, « au titre de ses consommations », 41 milliards de francs CFA.

 

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