Une centaine de squatteurs délogés des mangroves de Libreville


L’Agence nationale de l’urbanisme, des travaux topographiques et du cadastre (ANUTTC), a effectué récemment, aux côtés de la mairie de Libreville, une opération de déguerpissement d’une centaine de personnes ayant élu domicile en plein cœur des mangroves.

L’opération aura consisté pour l’essentiel à réduire leurs habitations en cendres afin de rappeler à ces habitants, pour la plupart des ressortissants ouest africains que les mangroves ne constituent pas un refuge pour ceux qui violent les règles du pays.

Pour la plupart dont l’activité au Gabon est la pêche, ces femmes et ces hommes rasent l’écosystème des mangroves pour fumer le poisson et dresser des habitations de fortune au mépris total des logiques cadastrales.

Pour l’ANUTTC dont la mission consiste entres autres à aménager des espaces constructibles urbains et ruraux, la création de parcellaires en vue de la cession des lots, l’établissement des actes de cession, la remise aux acquéreurs des titres de propriété établis par la Conservation de la Propriété foncière et des Hypothèques, et la gestion des terrains et propriétés bâties de l’Etat, les mangroves ne sont pas des zones de non-droit .

Cette descente musclée a reçu l’approbation des responsables des organisations de la société civile qui milite pour la préservation de cet écosystème.

De la commune d’Akanda, à celle de Cocobeach, d’Owendo à Ntoum, les écosystèmes des mangroves subissent des agressions multiples chaque jour de femmes et d’hommes sans foi ni loi.

Dans la foulée, les écologistes du Gabon n’ont pas manqué de relevé l’urgence d’adopter une loi pour protéger cet habitat primordial pour l’environnement.

« 38 ans après la signature de la Convention d’Abidjan sur la protection des mangroves, nous attendons toujours des pouvoirs publics une loi sur la gestion des mangroves et d’une stratégie nationale pour une gestion rationnelle des écosystèmes des mangroves », a regretté le président de l’ONG Imagine Gabon Nature.

A souligner que les mangroves sont des zones de reproduction pour au moins 80% des espèces de poissons. Elles protègent entre autres, nos côtes des catastrophes naturelles, de l’érosion côtière et plus encore, elles gardent cinq fois plus de gaz carbonique que les autres couverts végétaux.

Rhona Charline M’WENKONDET

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