L’un des événements phare de la littérature francophone s’est refermé ce 18 mars dans la capitale Française. Plusieurs écrivains africains étaient bien présents à ce show consacré au livre. L’édition africaine, une fois encore était à la traîne.
Ouverte le vendredi 15 mars, la 39e édition du Salon Livre de Paris a vu défiler un peu plus de 160 000 visiteurs qui ont pu parcourir les stands des 3 900 écrivains et 33 000 professionnels de l’édition invités pour la circonstance.
C’était une occasion pour la littérature africaine de faire sensation comme en 2017 et 2018 quand le Pavillon des Lettres d’Afrique avait fière allure.
Pour cette édition 2019, très peu d’éditeurs africains étaient présent, 11 à peine et le Gabon était aux abonnés absents. Or, ce salon a de quoi créer de réelles opportunités, collaborations, partages expériences, et surtout une visibilité pour l’édition africaine. C’est aussi le marché de cession, de vente de droits, de création de partenariats de coédition. Des opportunités que les professionnels du livre en Afrique subsaharienne ont encore du mal à saisir, trop souvent absents des échanges.
Il est vrai qu’être éditeur sur le continent est parfois un véritable chemin de croix, pourtant, le secteur de l’édition résiste, malgré la domination des éditeurs occidentaux. Il y a même des succès. Kamel Daoud, publié aux éditions Barzakh, en Algérie avant son Prix Goncourt en 2014. Il y a aussi des maisons réputées ou pas au Sénégal, au Nigeria, en Tunisie, au Cameroun, au Gabon, au Mali… et bien entendu, une grande tradition littéraire, avec quelques monstres sacrés. Deux Prix Nobel : le Nigérian Wole Soyinka premier homme noir prix Nobel en 1986, et l’égyptien Naguib Mahfouz en 1988, même si tous ont été publiés en Occident.
Beaucoup de choses restent donc à faire pour susciter et favoriser le développement des maisons d’éditions en Afrique. Le Prix Orange du livre en Afrique (Pola) lancé cette année et dont la particularité est de récompenser un livre édité sur le continent, sera peut-être l’occasion d’un nouveau challenge.
Pierre Rolland