Un masque Fang « Nguil » datant du 19ème siècle a été vendu aux enchères ce samedi 26 mars 2022, à Montpellier en France à 4,2 millions d’Euros soit plus de 2,7 milliards de Fcfa. Si l’identité de l’acquéreur reste inconnue, il n’en demeure pas moins que la polémique autour de cette vente record ne cesse d’enfler en raison notamment de l’acquisition par des moyens frauduleux de cet objet d’art, vieux de 1918.
Le gouverneur René-Victor Edward Maurice Fournier officiant à Dakar est celui qui, au cours des années 20, a ramené cette œuvre en France. Sauf que personne à ce jour n’est capable de dire élément probant comment ce fonctionnaire colonial se l’est procuré. Vendu à plus de 2,7 milliards de FCFA, cette relique est désormais l’œuvre d’art la plus chère du monde. Initialement estimée à 400 000 € maximum, elle a largement dépassé les prévisions.
L’irruption au moment de la vente d’un groupe de gabonais, venu protester et dénoncer la vente de « biens mal acquis coloniaux » n’a pas pu empêcher le dérouler de la cérémonie. Une cérémonie de vente aux enchères qui vient mettre en exergue le deux poids deux mesures qui prévaut en matière de « Biens mal acquis » entre la France et le Gabon.
Ce masque est malheureusement loin d’être un cas isolé puisque, plusieurs autres œuvres du patrimoine culturel matériel africain sont vendus ou exposés partout en Europe, et ce de manière fréquente, sans que les fervents chantres des « biens mal acquis » en occident, ne s’en émeuvent. Bien que Certaines anciennes puissances coloniales comme la France et la Belgique ont consenti quelques restitutions, comme récemment celle des trésors royaux de l’ancien royaume du Dahomey, aujourd’hui République du Bénin, la question est loin d’être résolue et devrait davantage interpeller l’opinion internationale en plus d’éveiller les consciences.