Gabon : après Gab’Oil et la CNAMGS, d’autres suspensions en vue dans les institutions publiques ?

À peine la nouvelle constitution adoptée par référendum que deux scandales majeurs viennent secouer des institutions emblématiques du pays. Les suspensions de hautes figures à la tête de Gab’Oil et de la CNAMGS interrogent sur une éventuelle série de mises au pas dans l’administration publique et les entreprises d’État.

Landry Bongo Ondimba, président du conseil d’administration, François Owono Messie, directeur général, et deux cadres dirigeants de Gab’Oil ont été suspendus le 5 décembre 2024. Cette mesure, prise sur instruction du président de la transition, vise à permettre un audit approfondi après des accusations de détournements et de dépenses somptuaires lors de la campagne référendaire.

Les 46 millions de FCFA évoqués, dépensés en frais de représentation, hébergements luxueux ou achats promotionnels, semblent symptomatiques d’un dysfonctionnement structurel. Mais au-delà des chiffres, la question se pose : ce scandale sera-t-il le point de départ d’un réel changement ou restera-t-il une initiative isolée ?

Le lendemain, c’est au tour de la CNAMGS d’être sous le feu des projecteurs. Audrey Christine Chambrier Voua, directrice générale, et Brigitte Anguilet Mba, présidente du conseil d’administration, ont été suspendues de leurs fonctions. Si les motifs exacts restent flous, cette décision, tout aussi radicale, soulève des interrogations : à quoi doit-on s’attendre dans les prochains jours ?

Ces suspensions en cascade traduisent-elles une volonté affirmée de moraliser la gestion publique, ou s’inscrivent-elles dans un processus plus vaste de reconfiguration politique après l’adoption de la nouvelle constitution ? Ce texte, qui redéfinit les équilibres de pouvoir, aurait-il ouvert la voie à un vaste ménage dans les institutions ?

Si les autorités de transition mettent en avant la nécessité de rompre avec les pratiques de l’ancien régime, ces décisions pourraient n’être qu’un début. La réforme annoncée de la gouvernance publique pourrait toucher d’autres entreprises d’État ou, peut-être, des ministères.

Alors que le Gabon s’engage dans une nouvelle ère politique, la question demeure : jusqu’où iront ces mesures de redressement ? Sont-elles les prémices d’une gestion assainie ou une démonstration ponctuelle de fermeté dans un contexte de tensions post-référendaires ? Une chose est sûre, l’opinion publique, lasse des scandales, observe et attend des résultats concrets.