Malgré les justifications douteuses de certains confrères, le fait de cibler des personnalités ou des communautés en raison de leur supposée nationalité est une manifestation de xénophobie ambiante qui ne saurait être justifiée par quelque projet politique que ce soit.
Un confrère éminent a tenté de justifier le discours xénophobe actuel en prétendant que les « étrangers » manquaient de compétence, une analyse dénuée de fondement réel et alimentée par une animosité envers ceux qui incarnent la gouvernance actuelle.
En quoi le fait de dresser une liste de personnalités toutes gabonaises, mais soupçonnées de ne pas être assez « gabonaises » selon on ne sait quel tribunal de la morale, pourrait être assimilé à de l’amour pour le Gabon ? On ne peut pas s’indigner face aux propos xénophobes d’une Marine Le Pen, pour ne pas la citer, et prendre des libertés avec la morale pour justifier et légitimer ce même « racisme » au Gabon. On ne peut pas célébrer les Gabonais qui réussissent dans leurs pays d’adoption et considérer comme un complot le fait que des Gabonais d’adoption réussissent au Gabon, si ce n’est que par pure xénophobie.
Suite à la nomination d’un Gabonais d’origine sénégalaise à la tête de la société d’énergie et d’eau du Gabon, un choix surprenant qui aurait pu être critiqué en raison du manque d’expérience de ce dernier, certains leaders de l’opposition ont cru bon d’attiser un sentiment de xénophobie, s’efforçant d’expliquer cette situation en prétendant que le Gabon serait aux mains d’une supposée « légion étrangère ».
Une publication toujours accessible sur les réseaux sociaux a même établi une liste de personnalités et de communautés religieuses qu’il conviendrait d’éliminer, constituant ainsi un véritable appel au meurtre qui, hélas, n’a pas été condamné par les autorités judiciaires.
Alors que le Gabon fait face à de nombreux défis et que les sujets de critique de la gouvernance actuelle ne manquent pas, certains leaders d’opinion proches de l’opposition semblent avoir pour dessein de diviser les Gabonais, sans mesurer les conséquences potentielles de leurs discours.
Il est essentiel de promouvoir l’unité nationale et de se concentrer sur des initiatives qui bénéficient à tous les Gabonais, quelle que soit leur origine. Il est temps pour les politiciens de faire preuve de responsabilité et de mettre de côté les discours de division. Le Gabon mérite des leaders capables de proposer des projets inclusifs, de rassembler les différentes composantes de la société et de travailler ensemble pour un avenir meilleur.
