GABON OIL COMPANY : 85 MILLIARDS DÉTOURNÉS EN 19 MOIS

C’est le scandale financier de cette fin d’année, en effet le journal l’union dans son édition du 27 novembre 2019 rapporte l’existence d’un trou de 85 milliards dans les finances de Gabon Oil Company. Une entreprise dont Patrichi Tanasa, son administrateur directeur général sortant vantait, il y a quelques jours l’excellente santé financière.

Alors que le scandale du Kevazingo n’a pas encore livré son épilogue, voici celui de Gabon Oil Company, la société nationale des hydrocarbures du Gabon, dont l’ancien administrateur directeur général, Patrichi Tanasa est actuellement gardé à vue dans le cadre de l’opération mains propres.

La folie des grandeurs.

85 milliards de FCFA, ce chiffre donne le vertige, c’est la somme intraçable des comptes de Gabon Oil Company. Nommé le 8 mai 2018, Patrichi Tanasa, 36 ans, sans expérience notoire, va briller par l’obtention de plusieurs prix de « meilleur manager »
Prix du meilleur manager CEMAC, il fait son entrée dans le top 100 des leaders économiques africains, puis obtient un oscar du management, mais aussi le prix de l’homme de l’année, de l’industrie pétrolière, il va collectionner les distinctions honorifiques avec une fréquence d’un prix tous les trois mois.

Une boulimie de  distinctions fantaisistes qui semble cacher la gestion chaotique de la première entreprise gabonaise avec la mise en place d’une véritable machine de prévarication des ressources issues des recettes pétrolières.

Selon notre confrère, l’Union, en 19 mois de gestion, les responsables de Gabon Oil Company et ses filiales se sont livrés sans être inquiété, et sans chercher à maquiller leurs forfaits, à un véritable pillage en règle des fonds publics.

Environ 30 milliards de décaissements des comptes de Gabon Oil Marketing vont transiter vers les comptes des filiales de Gabon Oil Company  pour ensuite se volatiliser dans la nature. À cela il faut ajouter des transactions inexpliquées et inopportunes:
3.8 milliards de mécénats sportifs et associatifs, 
6.7 milliards de chèques émis au profit de personnes physiques dont plusieurs personnalités gabonaises. 
900 000 millions d’achats au profit de l’ADG, dont ce véhicule grand luxe à 156 millions de FCFA,
700 millions d’achats de biens immobiliers au profit du directoire de Gabon Oil marketing. La liste est longue.

Alors qu’il revendiquait 69 milliards de bénéfices sans preuves, c’est plutôt un trou de 85 milliards que Patrichi Tanasa devra expliquer aux enquêteurs.

Les responsables de Gabon Oil Company et Gabon Oil Marketing ne sont rien refusé ces deux dernières années. Poussant le vice en s’octroyant, au mépris de toutes les règles, et sans  résultat pouvant le justifier, 1.4 milliards de FCFA en  « primes exceptionnelles » dont les principaux bénéficiaires seront Patrichi Tanasa, ADG Gabon oil Company, Jérémy Ayong, son adjoint à Gabon oil Marketing et Gilles Thérence MBA ELLA.

C’est à croire que la nomination de Patrichi Tanasa en mai 2018, obéissait à un plan précis tant la main mise sur les finances de Gabon oil Company et Marketing semblait totale pour l’ex ADG et ses collègues.

Une comptabilité volontairement opaque

Alors que les règles de gestion des entreprises publiques énoncent que les comptes de Gabon Oil Company doivent être audités par la Cour des Comptes, cette tache sera confiée à deux cabinets privés, le cabinet Dupont & Dupont dont deux des actionnaires seraient Gregory Laccruche maire d’Akanda et Tony Ondo MBA, le ministre gabonais de l’Energie, et le cabinet Natray du franco-béninois, Gérard Fanou. Ces deux cabinets, dont les rapports d’audits n’ont jamais été rendu public, seront, en toute violation des textes en vigueur rémunérées pour leurs « prestations » plus de 500 millions de FCFA rien que sur les deux dernières années.

Et ce n’est que la face cachée de l’iceberg.

L’entreprise de détournement s’étend jusqu’à la Sogara dont Patrichi Tanasa, ancien ADG de Gabon Oil Company était aussi directeur de fait. Les questions auxquelles les enquêteurs et la justice devront répondre sont nombreuses, comment en est-on arrivé à ce point? Comment cela a-t-il été possible sans que, ni la cour des comptes ou la commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite ne tirent la sonnette d’alarme.

En 19 mois, Patrichi Tanasa aura brillé par une auto-satisfaction à rebours des résultats officiels de l’entreprise

Déjà mis en cause dans une sombre affaire de signature de contrats à durée indéterminée, le weekend qui a suivi son éviction, le désormais ancien Administrateur Directeur Général de Gabon Oil aura réussi à engager plusieurs milliards de dépense à l’entreprise avant la passation de charge.

Quelle est la capacité des autorités gabonaises à récupérer ces fonds Combien de temps faudra t-il à la justice pour démanteler la chaine de complicité à l’intérieur et surtout à l’extérieur de l’entreprise, où selon plusieurs informations glanées sur les réseaux sociaux, plusieurs proches personnes cités seraient actuellement en situation de recel vis-à-vis de ces crimes économiques.

Actuellement en garde à vue les principaux mis en cause, sont appelés à faire toute la lumière sur ces affaires, loin du folklore auquel se lancent leurs avocats, tentant vainement de créer la distraction.

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