A l’heure où le Forum de l’Investissement Hôtelier Africain s’achève à Marrakech, les 350 opérateurs présents sur place ont pu présenter leur vision du tourisme de demain et partager leur expérience de développement du tourisme en Afrique. La participation du Gabon, représentée par la Directrice Générale de l’AGATOUR Karine Arrisani, aura permis à cette dernière de s’enquérir des différentes approches probables de valorisation du tourisme au Gabon. Elle en profitera aussi pour interroger les bailleurs de fonds et autres acteurs du secteur sur la raison justifiant leur absence d’investissements au Gabon.
En effet, cette source importante de croissance et de développement pour les pays africains est encore en reste dans notre pays dont le potentiel n’est plus à présenter. A titre d’exemple, le secteur du tourisme au Maroc représente environ 7% du PIB soit environ 650 milliards de francs CFA par an et plus de 2,5 millions d’emplois directs et indirects. Pour le Gabon, les chiffres sont bien moindres avec environ 60 000 touristes d’agrément par an enregistrés en 2017 contre 12 millions pour le Maroc en 2018.
L’AGATOUR a pour mission de redynamiser la coopération entre le Gabon et les acteurs du secteur cependant les résultats palpables ne sont pas encore visibles. Malgré de multiples missions à l’étranger avec notamment plusieurs séjours au Maroc ou en Côte d’Ivoire, l’impression générale reste au tâtonnement pour la nouvelle équipe dirigeante parfois plus présente sur l’échiquier politique que sur cette problématique majeure.
Le nerf de la guerre ? Le besoin en financements pour développer une offre touristique à la hauteur des standards internationaux. Pour mener à bien ce type de projets, la BAD a exprimé son souhait d’accompagner les pays soucieux d’accroître cette source de revenus et considère qu’elle est un véritable instrument de développement local qui profite aux populations. Encore faut-il que l’Agence soient en mesure de présenter des projets crédibles pour susciter l’intérêt des éventuels investisseurs qui préfèrent aujourd’hui se tourner plus vers les pays de l’Afrique de l’Ouest ou du Maghreb.
La question qui se pose est de savoir ce que le Gabon à offrir à ces investisseurs ? Pour cela, reste-il encore à se mettre (enfin) sérieusement au travail pour trouver des solutions pérennes et non poser de simples pansements de circonstance sur une jambe de bois usée par le temps devenu bien trop long.
Au final, l’offre touristique du Gabon ne pourra se faire que par la synergie des acteurs présents sur place et la nouvelle ministre semble l’avoir bien compris en multipliant les rencontres dont les dernières avec l’Agence des Parcs Nationaux (ANPN) ou encore Olam qui a exprimé son souhait d’accompagner le Gouvernement en matière de tourisme.
L’arrivée de Marie Rosine Itsana à la tête du ministère, espérons-le, permettra peut-être enfin de dynamiser en profondeur ce secteur qui ne demande qu’à se développer et représente une véritable aubaine pour le pays et sa population.