GABON : SANS SALAIRES DEPUIS 4 MOIS, L’ONSFAG PEUT-IL COMPROMETTRE LA SÉCURITÉ DE L’AÉROPORT LEON MBA

C’est une situation incroyable que vivent les agents de l’office nationale de sûreté et facilitations des aéroports du Gabon (ONSFAG). Alors que leurs collègues de l’aéroport de Libreville (ADL) et Handling Partner Gabon (HPG), se sont gavé au plus fort de la crise sanitaire, eux continuent à être payés au lance-pierre. Ils cumulent désormais 4 mois de présence au poste sans salaires.

Pourtant, les compagnies aériennes reversent une taxe liée à la sûreté de l’aéroport à l’ONSFAG, mais selon certaines indiscrétions le montant total de la taxe déjà réduit à cause de la baisse du trafic aérien est divisé pour des raisons obscures entre deux entités, l’ONSFAG et l’Agence nationale de l’aviation civile (ANAC). Une situation qui place l’ONSFAG dans un état de survie permanent et ses agents dans une quasi-mendicité alors qu’ils sont la première ligne de défense pour la sécurité du principal aéroport du Gabon.

À l’aéroport de Libreville, détenue par une filiale du groupe Olam, la situation de ses agents ne semble pas émouvoir grand monde. Pourtant, l’argent a coulé à flots pendant le « corona ». Selon des estimations crédibles, le Copil aéroport aurait généré en moyenne 100 millions de FCFA par semaine. Une manne dont une partie aurait pu servir à soutenir l’ONSFAG, mais personne n’y a pensé, surtout pas ADL qui a, sans scrupules loués au ministère de la Santé tous les espaces mis à sa disposition pour les tests PCR.

Pour rappel, un incident mettant en cause un agent sans salaire de l’ONSFAG avait failli retarder un vol de la compagnie française Air France, qui a son niveau estime remplir toutes les obligations qui lui incombent.

Au ministère des Transport, l’administration de tutelle, Brice Paillat le ministre des Transports est totalement transparent. Le calvaire vécu par les agents de l’ONSFAG ne semble pas avoir été pris à la mesure du risque auquel il expose les voyageurs, et même le pays en cas d’intrusion terroriste.

Si l’État déjà absorbé par la sauvegarde de nombreux filets sociaux ne peut plus supporter la charge de l’ONSFAG il est temps pour ses dirigeants, notamment le ministère des Transports de faire d’inventivité. Dans un premier temps tous les opérateurs de la plateforme aéroportuaire pourraient être amenés à mettre la main à la poche, il suffit pour cela de faire voter les textes pertinents dans ce sens.

Dans le même élan, des instructions fermes avaient été donnés aux différentes parties prenantes pour que les salaires des agents de l’ONSFAG soient payés, le dossier subirait les humeurs de certains cadres du Trésor Public. Livrés à eux-mêmes, les agents de sureté des aéroports du Gabon sont désormais sensibles à toutes formes de corruption, une aubaine pour tous les trafiquants en tous genres qui savent qu’ils en face d’eux des agents a qui ils pourraient donner un billet pour qu’ils ferment les yeux. A qui incombera la faute en cas d’incident ?

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