Gabon: le « syndicaliste » Jean Remy Yama poursuivi pour divulgation de fake news?

C’est en substance ce qu’on pourrait retenir de la déclaration d’Anicet Mboumbou Miyakou, le ministre de la justice et de l’intérieur qui prenait la parole suite aux déclarations du syndicaliste qui annonçait le décès du chef de l’état.

Le ministre de la Justice n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour qualifier la déclaration de Jean Remy.

«  Des propos qui veulent créer le trouble dans la population, et susciter une certaine psychose auprès de nos partenaires au développement »

Dans une tentative maladroite, Jean Remy Yama avait tenté de justifier sa prise de parole aux relents politiques par une soit disante nécessité des syndicalistes à « lutter pour  pour le bien de travailleurs »

Ce que le ministre de l’Intérieur et de la justice a battu en brèche en rappelant à l’intéressé que « les objectifs ainsi poursuivis par ce type de déclarations du fait de ces propos mensongers ne cadrent nullement avec les missions dévolus aux organisations syndicales »

Garant de la liberté de l’activité syndicale et de la paix publique, le gouvernement gabonais condamne ce mélange de genre que seul un agenda politique particulier semble pouvoir justifier.

Tout en rassurant l’opinion internationale sur le bon fonctionnement des institutions régaliennes  et en invitant les populations au calme, le ministre de la Justice et de l’Intérieur a affirmé la volonté du gouvernement à poursuivre les auteurs en vue de l’application de la loi.

Pourtant Jean Remy Yama, et Marcel Libama les leaders politiques du Syndicat Dynamique Unitaire ne sont pas à un mélange de genre près. 

Éphémère ministre de Fonction Publique, Maurice Mabiala, qui avait été interpellé pour détournements de fonds le 17 septembre 2015, avait pu compter sur le soutien du syndicaliste Marcel Libama qui avait dormi devant les grilles de la gendarmerie. Ce dernier deviendra par la suite représentant de Jean Ping, candidat malheureux à la présidentielle de 2016. 

En 2018 surfant sur le mirage d’une popularité acquise sur Facebook, il sera lamentablement battu aux législatives au cours desquelles il n’aura pas quitté une seule fois sa casquette de syndicaliste.

Des actes posés au nom de Dynamique Unitaire dont les membres n’ont pourtant pas les mêmes orientations politiques. 

Cité dans la tentative de coup d’état de janvier 2017 par les auteurs du coup, puis  convoqué pour des faits de détournement de fonds en mars 2019, une convocation à laquelle il n’a pas déféré sans aucune conséquence, Jean Remy Yama n’a jamais été inquiété par la justice gabonaise, ni par sa hiérarchie qui ne la contraint pas a rejoindre son affectation administrative loin de Libreville.

Jean Remy Yama est un personnage haut en couleur, comme le milieu syndicale gabonais en a toujours connu.

Un personnage hybride, mi-politicien mi-meneur de revue, habitué des appels à mobilisation sur commande et dont l’opportunisme frise l’indécence. 

À la vue de cette photo des Jean Remy Yama et Marcel Libama entourant Maganga Moussavou fraîchement limogé de ses fonctions de Vice-président de la République, nombreux se sont demandés la nature du point de convergence entre l’ancien Vice-Président et la défense des droits des travailleurs dont les représentants de Dynamique Unitaire prétendent vouer leur existence.

Les exemples de collusion entre les représentants de Dynamique Unitaire et un certain personnel politique sont si nombreux qu’on en vient légitimement à se demander si certaines sorties ne se font pas sur-mesure pour le bonheur d’hommes politiques prêt à créer le chaos au Gabon.

«  Au Gabon, les syndicalistes sont des petits maitres-chanteurs qu’il faut entretenir pour avoir la paix, ou pour créer le chaos chez autrui » 

C’est ainsi que Rodrigue Mbeng en service au ministère du Budget dont le syndicat a récemment empoché 25 millions de francs CFA au mois de mai 2019 sans explications, résume l’activité syndicale gabonaise.

Dans un courrier daté du 3 avril 2019, Jean Remy au nom de la Dynamique Unitaire demandait à rencontrer le chef de l’état, l’absence de réponse de cette demande serait-elle à l’origine de cette frustration?

Toujours est-il que le gouvernement doit prendre la  mesure du message qu’il veut délivrer en permettant qu’un individu qui se joue à volonté de la justice soit en même temps le porte-voix des travailleurs gabonais.  Alors même que ce même gouvernement mise sur l’action sociale et le dialogue entre les parties pour résoudre les problèmes du Gabon.

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