Le ministre de la Bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption, Francis Nkéa Nzigue, considère que la corruption du bas de l’échelle de l’administration publique fait payer un tribut plus lourd à l’Etat gabonais que la corruption organisée par les hauts fonctionnaires.
« Il n’y a pas une corruption du sommet de l’Etat et une corruption de la base », explique Francis Nkéa Ndzigue. Le problème de la corruption est général. Et une répétition, ou une récurrence des actes de corruption à un niveau très bas « peut atteindre des niveaux très supérieurs à la corruption du sommet ».
Il prend l’exemple du racket. «Au niveau des petits policiers, le montant récolté au bout d’une année peut dépasser le montant emmagasiné sur la même période au sommet de l’Etat ».
Quatre projets de décret
L’administration publique est gravement touchée mais aussi le secteur privé. Francis Nkéa Nzigue, veut donc aller vite pour endiguer le fléau. Il a déjà déposé quatre projets de décret sur la table du conseil des ministres qui attendent leur validation, pour commencer par organiser son ministère. Il y a « un projet de décret qui porte sur l’organisation du ministère, un autre qui porte sur le fonctionnement de la bonne gouvernance, un troisième qui porte sur la lutte contre la corruption et un quatrième qui porte sur l’organisation de la direction générale de l’évaluation des politiques publiques ».
Pour le ministre, ce qui est particulier et fondamental aujourd’hui, « c’est que la lutte contre la corruption fasse partie des priorités du président de la République. Et c’est pour cette raison qu’il a érigé cette priorité en ministère de la République ».
Les Gabonais sont tous empêtrés dans la corruption, insiste l’avocat. « Nous sommes tous coupables ». Le témoin qui ne dénonce pas les actes et les procédures de corruption qui se déroulent sous ses yeux, le corrompu et le corrupteur sont autant coupables aux yeux du ministre.
Pamphil EBO
