La dislocation de l’opposition unie

« Appel à agir », « Coalition démocratique de l’opposition » ou encore « Coalition de la Nouvelle République », le front commun affiché par l’opposition est aujourd’hui un lointain souvenir.

L’eau a coulé sous les ponts depuis les élections présidentielles de 2016 qui avait valu l’union des forces de l’opposition afin de tomber le candidat Ali Bongo. A l’époque pour s’assurer plus de poids et une éventuelle chance de faire changer la tête du pouvoir au Gabon, les anciens caciques du régime avait affiché un front commun autour de Jean Ping.

Mais le résultat escompté n’étant pas arrivé, les unions circonstancielles ont pris beaucoup de plombs dans l’aile et ce à différents moments. Le départ de cette dislocation sera lors du choix de participation aux élections législatives et locales de certains membres de la CNR contre avis de son Président, Jean Ping. Ainsi Barro Chambrier, Nzouba Dama et Ntoutoume Ayi notamment seront allés contre les orientations de leur coalition battre campagne afin de briguer des mandats électifs mais le résultat aura été le même pour tous: une défaite pour l’ensemble des candidats.

A ce jeu, Nzouba Dama est celui qui s’en sort le mieux avec son parti « Les Démocrates » qui représente la principale force d’opposition à l’Assemblée Nationale et dans les conseils locaux. Même s’il faut l’avouer que la large majorité du PDG ne laisse qu’une importance et une marge de manoeuvre minime à ce parti d’opposition. Afin de répondre à cette problématique, Nzouba Dama a annoncé la création de la « Coalition Démocratique de l’Opposition » au sein de laquelle on retrouve Bruno Ben Moubamba, candidat malheureux aux dernières élections lui aussi.

La multiplication des coalitions et autres partis dans l’opposition laissent entendre les profonds désaccords entre les alliés d’hier et la bataille du leadership est plus qu’annoncée. Un analyste politique nous explique la démarche:  » le but final de ses manoeuvres par les différentes hommes politiques seraient de gagner en importance afin de s’imposer naturellement aux autres membres de l’opposition comme le leader incontesté et prendre la tête de celle-ci aux élections présidentielles de 2023″.

Une partie de l’opposition est déterminée à rester concentré sur le passé en rappelant sans cesse les présidentielles 2016 alors qu’une autre partie a décidé de tourner la page et de préparer l’avenir. Reste seulement à savoir quelle stratégie sera payante ? Mais à l’heure d’aujourd’hui, c’est le Parti Démocratique Gabonais qui doit se frotter les mains de ses désaccords profonds de l’opposition, censée jouer le rôle de contre-balancier.

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