Alors qu’il est dans la tourmente à la suite des révélations sur la structure du budget de la mairie qui laisse apparaître de nombreuses curiosités, comme l’affectation de 20.845.500.996 au titre des dépenses du personnel, soit 83.33 % du budget total, l’augmentation de la masse salariale de son cabinet de l’ordre de 3 milliards, des recrutements massifs, le maire de Libreville s’est livré à la presse. Un exercice à la suite duquel il pourrait légitimement se séparer de toute son équipe de communication
L’objet principal de cette déclaration surréaliste était d’attribuer toutes les tares mises en évidence par les médias, à l’ancienne équipe municipale, et au Parti Démocratique Gabonais, dont il est pourtant membre.
Sur la masse salariale de la mairie qui représente 83.33 % du budget 2020. Léandre Zué déclare :
« La masse salariale n’est pas née avec ma mandature » pour le maire de Libreville, il s’agit d’un leg de l’actuelle ministre de la Défense qui occupait le fauteuil avant lui, une sortie que les proches de l’intéressée ne manqueront pas de commenter.
Au sujet des effectifs pléthoriques de l’hôtel de ville, le maire renchérit « La mairie de Libreville est dirigée par le parti majoritaire depuis les indépendances et à souvent servi de variable d’ajustement pour le recrutement des personnel quand l’Etat ne le pouvait pas. C’est ce qui explique le nombre pléthorique d’agents municipaux, qui ne sont pas forcément utiles au fonctionnement de la mairie », Tout en reconnaissant que ses effectifs sont pléthoriques, et inutiles, Léandre Zué dégage sa responsabilité, c’est donc la faute à l’Etat.
Pourtant en décembre 2019, le maire de Libreville avait procédé au licenciement de 70 agents municipaux, la raison était la lutte contre les effectifs pléthoriques. six (06) mois plus tard, il va recruter 728 nouveaux agents, du moins c’est que le budget primitif 2020 de la ville de Libreville suggère. Un record !
Des recrutements effectués dans la plus stricte intimité du 2e arrondissement de Libreville dont il est politiquement affilié.
Aux questions légitimes, Léandre Zué n’a apporté aucune réponse, essayant maladroitement et vainement de décrédibiliser le travail de la presse, dont la majorité des acteurs est en possession d’une copie du budget primitif 2020. Sans fournir un autre document, le maire de Libreville a d’ailleurs tenté de remettre en doute l’authenticité des documents en notre possession, une démarche vaine devant la ténacité de nos confrères de Gabon Media Time.
À la fin de ce pénible monologue dont il aurait dû se passer, c’est un homme dépassé par les événements, les traits tirés, qui s’est lancé dans une inutile expression de sa gratitude envers plusieurs personnalités politiques et publiques, parmi lesquels le Président de la République, chef de l’Etat, le Premier ministre, la première dame du Gabon, et le ministre de l’Economie. Une tentative désespérée d’amalgamer à ses côtés, des personnalités qui ne sont pas responsables de la gestion de la mairie, au lieu d’apporter des réponses aux inquiétudes légitimes de l’opinion nationale sur la pertinence de ses choix budgétaires.
Le maire de Libreville ne viendrait-il pas de donner des arguments aux voix qui commencent à évoquer une erreur de casting à la tête de la mairie, et à celles qui évoquent clairement des soupçons de détournements massifs? l’hôtel de ville gagnerait à rectifier le tir.
