Gendarmerie: quand certaines « brebis galeuses » continuent de ternir l’image de l’Armée

En août 2022, le Commandant en Chef de la Gendarmerie avait fermement dénoncé et annoncé des mesures contre les comportements déviants des gendarmes qui ternissent l’image de l’Armée. Certains d’entre eux semblent s’être repliés à Kango.

« Nous allons poursuivre la lutte contre les brebis galeuses qui ne veulent pas abandonner les mentalités rétrogrades de racket ou autre comportement ternissant l’image de l’Arme », avait clamé haut et fort le Commandant en Chef de la gendarmerie nationale s’adressant à ses troupes. 

Pourtant, les comportements qui ternissent l’image de l’Armée sont légion au sein des postes de contrôle de la nationale 1, où avoir un véhicule en règle, plutôt que de permettre une mobilité sans encombre, devient un péché dans la tête de certaines « brebis galeuses ».

Le 8 mars 2023, aux environs de 18 heures, plusieurs automobilistes du poste de Kango  ont eu affaire à l’attitude gênante d’un gendarme qui s’est appliqué, lorsqu’un véhicule était en règle, à chercher la « petite bête ». Tout y est passé. Si les papiers sont conformes, on passe à l’extincteur, si l’extincteur est conforme, on passe au triangle, à la lampe, tout ceci dans l’intention de créer les conditions d’un racket. Alors que des chauffeurs, à l’évidence en infraction, pouvaient circuler après avoir « salué » les collègues assis à l’intérieur du poste de police.

Ce qui a donné une scène surréaliste où un automobiliste, dont le véhicule quasi neuf et à jour de tous ses documents, a été immobilisé plusieurs minutes, au fallacieux prétexte qu’il n’avait pas de carte d’extincteur, alors que l’extincteur était à bord et qu’il présentait toutes les caractéristiques extérieures d’un bon état de marche, notamment la jauge de pression.

À croire que c’est « la carte d’extincteur » qui éteindrait le feu en cas de départ d’incendie. Pourtant, ce ne sont pas les véhicules en infraction plus graves qui manquent sur la nationale 1 ; il suffit pour cela de voir le nombre d’épaves qui y circulent. Mais certains transporteurs seraient habitués aux petits arrangements. « Quand tu as tous les papiers, ça énerve certains gendarmes, ils vont te garder là comme pour te punir ». Le comble.

Une attitude méprisable qui jette l’indignité sur tout un corps et s’inscrit à rebours de la volonté des plus hautes autorités gabonaises. Du Président de la République au Commandement de la gendarmerie nationale, la volonté est la même : « mettre fin aux rackets et aux comportements cupides ». Yves Barrasouaga semble avoir fort à faire tant que de tels éléments continuent de jouer les mafieux de la route plutôt que de servir la communauté et faire honneur à l’Armée.

« Certains de nos hommes en armes sont devenus des mendiants. Si vous avez tous vos papiers, ils vont toujours chercher à vous solliciter, en créant des infractions fictives, ou réelles, pour lesquelles, les Ouest-Africains, qui n’ont plus aucune once de respect pour eux, déposent de l’argent pour continuer à rouler avec des véhicules sans assurance, ce qui constitue une infraction pénale », déclare discrètement un syndicaliste.

Pour rappel, dans sa lutte acharnée contre les comportements méprisables de certains gendarmes, le haut commandement avait mis en place deux numéros pour dénoncer le racket : l’Inspection technique de la Gendarmerie au 061001867 et la Police militaire au 061881863.

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