Imagine «La recherche scientifique et technologique dans le développement du Gabon».

LIBREVILLE, GABON (medias241.com)- Célébrant son deuxième anniversaire, l’Association Imagine-Gabon Think-Tank a organisée ce 28 Juillet, un café-Imagine spécial sous le thème : «Quelle place pour la recherche scientifique et technologique dans la stratégie de développement du Gabon». L’évènement avait pour invité principal, le Pr Daniel Franck Idiata, Professeur titulaire de linguistique à l’Université Omar Bongo & Commissaire général du Centre national de la recherche scientifique et technologique (CENAREST) du Gabon.

«Je pourrais dire que l’économie gabonaise est en mauvaise posture. Il faut donc concourir au développement de la connaissance et de la promotion de l’Excellence au Gabon et en Afrique. Les publications qui sont faites, n’ont aucun impact de développement du pays. Cet impact pourrait être acquis que lorsque l’Etat gabonais aura des Brevets dans chaque domaine. C’est en ce moment que nous parviendrons au développement du pays tant souhaité», a déclaré le Pr Daniel Franck Idiata.

Structure associative à but non lucratif et à caractère national, Imagine-Gabon vise trois objectifs principaux à savoir: concourir au développement de la connaissance, de la performance, du mérite et de la promotion de l’Excellence au Gabon et en Afrique, œuvrer à l’éclosion d’une nouvelle génération des jeunes capables de créer, de concevoir, d’inventer, d’innover et d’entreprendre au Gabon et en Afrique et d’être un laboratoire de réflexions et d’actions, au service du développement du Gabon jusqu’en Afrique.

 

Abordant le sujet : «Pourquoi le Gabon ne se développe pas?» 

Le conférencier, a souligné d’emblée que, «la recherche scientifique doit être une priorité pour les pays du tiers-monde, dont le Gabon». Dans le fait qu’elle constitue la première des conditions d’un développement maîtrisé localement, le commissaire général du CENAREST indique qu’ «il n’y a pas d’avenir pour un peuple s’il ne dispose pas d’un minimum d’indépendance, c’est-à-dire de moyens qui lui permettent de négocier avec des partenaires. La recherche doit contribuer à asseoir cette indépendance, en particulier dans les domaines de base que sont l’alimentation, la santé, les matières premières, l’énergie, les technologies modernes élémentaires, la culture». 

«La recherche scientifique gabonaise est à la croisée des chemins entre « désespoir et utopie »».

En effet, avec des budgets de fonctionnement aussi dérisoires de 7 Millions de francs CFA, lorsque d’autres pays africains mettent des moyens colossaux dans cette structure, il est difficile d’imaginer que cette recherche scientifique puisse apporter véritablement le développement adéquat souhaité.

Pourtant, de nombreux chercheurs gabonais ont réalisé des travaux qui ont permis à certains d’être primés à l’international aussi bien dans la recherche fondamentale que celle appliquée. Malheureusement force est de constater qu’aujourd’hui, cette recherche scientifique et technologique gabonaise semble tomber au plus bas niveau, explique le conférencier.

«Il faut attirer l’attention des autorités gabonaises, de mettre des moyens financiers en vue de préparer le pays, à relever le défi de l’économie de la connaissance, pour passer à l’échelle supérieure de son développement», prévient-il.

Dans cette perspective, il rappelle que, le Grand prix Omar Bongo qui avait été créé pour récompenser les travaux de recherche de certains chercheurs dans le domaine scientifique devrait être reconnu par les décideurs gabonais et que, les lauréats soient accompagnés jusqu’à l’aboutissement de leur projet.

«Je félicite les membres de l’association imagine-Gabon qui nous ont permis de s’exprimer sur les problèmes de recherche scientifique et technologique. Nous avons tendance à perdre cet aspect de choses. Il faut que le Gabon prenne des mesures qui s’imposent, pour la rechercher vers d’autres pays d’Afrique et ailleurs», a dit l’enseignant-chercheur de l’Université des sciences de la santé (USS), le Pr jean Bernard Leana-Douki.

Les enseignants-chercheurs gabonais qui représentent près de 30% de l’effectif total, dominé à 70% des expatriés, interpellent les plus hautes autorités de la République et les partenaires privés, d’aider le CENAREST en mettant  à sa disposition  des moyens substantiels, pour son bon fonctionnement en relevant des différents défis futurs. Notamment le projet GRAINE.

«Je lance un appel aux autorités gabonaises et partenaires privés, Car, rien n’est gâté! C’est un suivi rigoureux qu’il nous faut. Dans le programme GRAINE, il est important de souligner de la mise en oeuvre d’une idée de compétence qui puisse nous accompagner. Ce sont des indications qui valorisent le patrimoine gabonais dans l’agro-alimentaire. Il faut que tout le monde soit associé, pour que le pays ait de l’innovation», a indiqué le Directeur général de l’Office gabonais de la propriété industrielle (OGAPI), le Pr Marius Bondji Chamba.

La célébration du deuxième anniversaire de l’Association Imagine-Gabon Think-Tank a été remarquée par la première signature de la Convention de partenariat entre Imagine-Gabon, le CENAREST et l’OGAPI avec le but principal, de soutenir la recherche scientifique, l’invention et l’innovation technologique, de concourir au développement de la connaissance, du mérite et de la performance des intellectuels gabonais et de formaliser le lien avec leurs partenaires.

«Nous irons dans les établissements scolaires, pour expliquer l’intérêt du CENAREST en faisant des plaidoyers afin de valoriser le mérite des enseignants-chercheurs gabonais», a conclu l’enseignant-chercheur et commissaire général du centre national de recherche scientifique et de technologie (CENAREST), M. Daniel Franck Idiata.

Créée, le 7 Juillet 2016, l’Association Imagine-Gabon est une plate forme d’analyses, de rencontres, de réflexions et d’échanges sur les principales questions auxquelles sont confrontées au quotidien les gabonais.

 

Livraison
Urban FM