INTERDICTION DE L’HOMOSEXUALITÉ : LE GABON METTRAIT A MAL SON ÉCONOMIE ?

Depuis fin octobre 2018, le Gabon est devenu une terre où il ne fait pas bon d’être homosexuel, sous peine d’écoper de six mois d’emprisonnement ou d’une amende allant jusqu’à 5 millions de francs CFA. Une décision qui fait couler beaucoup d’encres.

Selon la loi n 042/2018 du 5 juillet 2019 portant Code pénal, les relations sexuelles entre personnes de même sexe constituent une atteinte aux mœurs. Cette décision du Sénat place le pays à contre-courant de ce qui se fait ailleurs et aussi de certaines conventions internationales. La Fédération Internationale pour les Droits Humains (FIDH) plaide pour l’adoption de lois égalitaires et leur mise en œuvre. Certains pays partenaires conditionnent leurs investissements à la non-discrimination fondée sur l’orientation sexuelle. Ce qui mettrait à mal l’économie du pays.

De plus, le fait que la mesure soit votée uniquement par le Sénat, moins représentative, ravive encore plus les mécontentements. Même la première dame Sylvia Bongo Ondimba est montée au créneau, le 31 octobre dernier, pour dénoncer cette décision. « La haine, la pression, les interdictions, ne gagneront jamais face à la liberté d’aimer. S’en prendre à une citoyenne ou un citoyen sur ce qui révèle de son intimité n’a pas place dans notre pays. Au Gabon, chacune et chacun doit avoir le droit d’aimer sans être inquiété », a écrit la première dame sur son compte Twitter. Les indignations sont nombreuses d’autant plus que le pays est réputé pour son ouverture et sa très grande tolérance.

Faudrait-il privilégier la conservation de ce qui pourrait être qualifié par le Sénat comme bonnes mœurs, en interdisant l’homosexualité ? Ou alors faire le choix de laisser planer une menace sur l’économie nationale ? Notons que l’homosexualité est illégale dans 33 des 54 pays africains.

Solange Tamo

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