Bénin- Législatives/ Une élection qui n’honore pas le Bénin

En cours de décompte des bulletins de vote, deux jours après les élections législatives au Bénin, l’opposition a demandé au Chef de l’Etat d’en annuler le processus.

Après des élections législatives marquées par une très forte abstention, et la coupure des réseaux sociaux, l’opposition s’avançant en rang uni avec les deux anciens présidents Boni Yayi et Nicéphore Soglo, son épouse Rosine Vieira Soglo, doyenne de l’Assemblée nationale, l’ancien ministre Candide Azannaï, le représentant de l’USL, Sébastien Ajavon, qui vit en exil en France, ainsi que le président du Parti communiste ont pris d’assaut le siège de la Renaissance du Bénin, rebaptisé « siège national de la résistance »
C’est Nicéphore Soglo qui a lu la déclaration conjointe, il s’est dit fier de son peuple, «  ce peuple qui a infligé à Talon un démenti cinglant » a-t-il déclaré. Et ce qu’il souhaite du Chef de l’Etat Béninois Patrice Talon, c’est qu’il « renonce à la confiscation du pouvoir législative  et renoue le dialogue avec la case politique afin de trouver des solutions consensuelles pour des élections démocratiques et apaisées. »
Une demande à laquelle la présidence béninoise a opposé, au lendemain de l’élection un niet catégorique via son chargé de la communication Wilfried Léandre Houngbedj. Ce dernier, déclarait au micro de Radio France Internationale « Le processus électoral qui a conduit aux législatives de dimanche dernier s’est déroulé conformément aux lois de la république. N’en déplaise à ceux qui soutiennent le contraire, à ceux qui ont vendu la peur, la psychose à nos concitoyens pour les intimider et empêcher certains d’entre eux d’aller aux urnes… »

La condamnation est sans appel, chez les observateurs de la société civile. Face à la presse et les ambassadeurs, ces derniers jugent que cette élection « n’honore pas le bénin ». Pour les quelques 700 moniteurs des observateurs de la société civile, ils ont par ailleurs noté la faible affluence. De son côté, la plateforme électorale de la société civile a présenté lundi ses conclusions devant les ambassadeurs et la presse.


Sur le qui-vive, les observateurs de la société civile recommandent au gouvernement d’évaluer la pertinence et le maintien ou non des points difficiles à appliquer dans le code électoral et la Charte des partis politiques.

Rhona Charline M’WENKONDET

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