La société civile exige la démission de la présidente de la Cour Constitutionnelle du Gabon

LIBREVILLE, GABON (medias241.com)- Pour avoir rajouté à l’article 13, un alinéa autorisant au Vice-Président de la République, de convoquer et présider un conseil des Ministres, la société civile a exigée ce 17 Novembre, au cours d’une conférence de presse, «la démission» de Mme Marie Madeleine Mborantsuo, présidente de la Cour Constitutionnelle (CC) et l’annulation dudit alinéa de la constitution gabonaise.

Pour elle, la présidente de la Cour Constitutionnelle a fait preuve d’une partialité manifeste et que sa probité s’en trouve entachée. « En agissant ainsi, la cour constitutionnelle a aboli la constitution et institué de fait, un Etat anarchique », pensent les organisateurs de cette conférence de presse.

« La société civile condamne avec la plus vive et grande vigueur ces manipulations intempestives de la Constitution ; elle condamne le non-respect des dispositions constitutionnelles. Elle dit non à cette révision constitutionnelle non conforme à l’esprit et à la lettre de la constitution et qui vise à contourner la vacance du pouvoir », a déclaré Noël Bertrand Boundzanga, porte-parole de la société civile.

Pour Marc Ona Essangui et consorts, la décision n° 219/CC de la Cour constitution modifiant l’article 13 de la Constitution, est une manœuvre du «non-droit» visant à maintenir le Gabon sous la tutelle d’un «système opaque et hors de loi».

Tout en reconnaissant que la cour constitutionnelle demeure, conformément à l’article 83 de la constitution, « l’organe régulateur du fonctionnement des institutions et de l’activité des pouvoirs publics », elle n’a pas le droit de modifier la constitution, rappellent-ils.

La société civile estime que les juges constitutionnels auraient dû simplement la lire et l’interpréter. La société civile exige aussi « l’annulation de l’alinéa ajouté à l’article 13 de la Constitution » et exige « la constatation de la vacance du pouvoir ».

Parlant de la vacance du pouvoir du Président de la République, la société civile rappelle que la constitution dans son article 13 est claire : « En cas de vacance de la présidence de la République, pour quelque cause que ce soit ou d’empêchement définitif de son titulaire, constatée par la cour constitutionnelle saisie par le gouvernement statuant à la majorité absolue de ses membres ou à défaut par les bureaux des deux chambres du parlement , statuant ensemble à la majorité de leurs membres, le Président du Sénat exerce provisoirement les fonctions du Président de la République ou en cas d’empêchement de celui-ci dûment constaté par cette même cour constitutionnelle saisie dans les mêmes conditions, le Vice-Président du Sénat ».

En clair, en réécrivant la constitution, la cour constitutionnelle s’est substituée au rôle du régulateur dont celle-ci ne lui connait pas. Elle aurait demandé l’avis du peuple gabonais, ou inviter le Premier Ministre à se diriger vers le Sénat, seule chambre du parlement actuellement en exercice.

« Si le Président de la République ne pourrait même pas signer une habilitation expresse, à l’adresse de son Vice-Président, pour suppléer, ce qui signifie qu’il serait notoirement incapable de tenir ses moindres charges d’où la société civile gabonaise exige du gouvernement, un bulletin journalier de l’état de santé du Président de la République », a dit Noël Bertrand Boundzanga.

La société civile a invitée les partenaires du Gabon, de peser de tout leur poids, pour obliger la cour constitutionnelle à respecter la volonté du peuple gabonais et à renoncer aux manœuvres susceptibles de troubler la paix civile. Et au gabonais, elle demande de défendre « le pays ».

« La société civile gabonaise appelle toutes les forces vives de la nation, dans un engagement républicain, à défendre la République et sa constitution dans l’unité. Et elle invite le peuple gabonais, à la grande vigilance et à la plus grande mobilisation, pour dire non, aux manipulations de la constitution gabonaise et à la préservation de l’unité », a conclu le porte-parole de la société civile, Noël Bertrand Boundzanga.

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