« L’AFRIQUE DOIT ÊTRE AU CŒUR DES NÉGOCIATIONS SUR LE CLIMAT » : TANGUY GAHOUMA-BEKALE

Dans un entretien accordé à Afrique Renouveau, le 29 octobre 2020, le Président du groupe africain des négociateurs sur le changement climatique, Tanguy Gahouma-Bekale, est revenu sur l’impact de la Covid-19 sur les négociations relatives au climat en Afrique, du financement de l’atténuation et de l’adaptation, et de ses priorités pour les deux prochaines années.

Compte tenu de la pandémie de la covid-19, la 26e Conférence des Parties des Nations unies sur le changement climatique (COP 26) prévue se tenir en novembre 2020 à Glasgow, au Royaume-Uni, a été reportée à 2021. Pour Tanguy Gahouma-Bekale, il n’est pas question de retarder les travaux car les défis auxquels nous sommes confrontés ne peuvent être reportés.
Selon lui, « en janvier 2021, lorsque la mise en œuvre de l’Accord de Paris commencera, nous vivrons dans un monde « régi » par l’Accord de Paris. Ce sera le début de la mise en œuvre du nouveau régime climatique »

L’accord de Paris est entré en vigueur en novembre 2016, cependant, « la mise en œuvre du deuxième engagement du protocole de Kyoto est prévue jusqu’à la fin de 2020, et la mise en œuvre des PND communiqués dans le cadre de l’accord de Paris commence en 2021. Donc, à partir de cette date, nous évaluerons, peut-être un ou deux ans plus tard, et nous avons un sommet mondial en 2023, qui sera un exercice mondial pour évaluer la mise en œuvre de l’accord », a-t-il dit.

Pour le Président du groupe africain des négociateurs sur le changement climatique l’apparition de la Covid-19 a retardé la préparation de plusieurs pays africains en ce qui concerne les CND.  Aujourd’hui, le Rwanda est le seul pays ayant présenté un CND actualisé, un exemple à suivre pour plusieurs pays pour la mise en œuvre e l’Accord de Paris.

Selon Tanguy Gahouma, la question du financement pour l’Afrique est au cœur des négociations. Car, aujourd’hui, « on nous demande d’utiliser des technologies plus coûteuses pour réduire les émissions. Nous avons déjà un taux de pauvreté élevé et il est évident que l’Afrique ne réussira pas à changer sa trajectoire d’émissions si on ne l’aide pas », a-t-il précisé.
Et d’ajouter « L’argent consacré au climat doit être nouveau et en ajout. Nous avons beaucoup de soutien pour l’atténuation. Mais pour nous, en Afrique, l’adaptation est également importante, ce qui est l’un de nos principaux domaines d’intervention car nous sommes très touchés ».

Par ailleurs, l’Afrique n’étant responsable que de 4 % des émissions mondiales, des efforts ne doivent pas consister à arrêter le développement mais à réduire les émissions du gaz à effet de serre et de fournir davantage de détails sur les politiques.

Durant son magistère, Tanguy Gahouma ambitionne donc de mettre l’Afrique au cœur de la négociation, et de placer les négociations au centre des priorités africaines.

Source ONU

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