Le Gabon et l’Afrique réclament leurs biens culturels pillés à l’époque coloniale

LIBREVILLE, GABON (medias241.com)- Le Bénin, Sénégal et Gabon, entre autres pays, ont réclamé vendredi la restitution à leur pays d’origine des biens culturels pillés durant la colonisation, à l’occasion d’une conférence organisée à l’Unesco, à Paris, vendredi.

Plusieurs pays, notamment africains, ont plaidé vendredi 1er juin à l’Unesco, à Paris, pour la restitution à leurs pays d’origine de biens culturels pillés. Ils ont exhorté à la résolution rapide des obstacles au retour de ce patrimoine sur leurs « terres de création ».

«Nous pensons que cinq ans, c’est long. Il faudrait aller sur une échéance de trois ans, soit une première année pour bien préparer les éléments juridiques ensemble, une seconde année pour évaluer le nombre d’objets concernés et la troisième année, démarrer la restitution de ces biens culturels», a-t-il déclaré le Ministre gabonais de la Culture, Alain Claude Bilie-By-Nze à TV5 Monde.

« Ces biens ont une âme », a lancé à la tribune le président béninois, Patrice Talon, lors d’un vibrant plaidoyer pour qu’ils reviennent « sur leurs terres de création, exposés parmi les leurs, là où tout est » en accord « avec leur essence et là où leur histoire révèle davantage leur grandeur que leur asservissement ».

Des ministres originaires du Bénin, du Sénégal, du Gabon, du Pérou, du Liban, de Jordanie, d’Allemagne et de France, des directeurs de musée à travers le monde, des experts notamment ont participé aux débats de cette conférence internationale sur la « circulation des biens culturels et patrimoine en partage », organisée par l’Unesco, à Paris.

Le but de cette réunion était d' »ouvrir de nouveaux espaces de dialogue » entre les pays dont « sont originaires ces objets » et « ceux qui les conservent », en « dépassant les seules questions juridiques », afin de proposer des solutions et des outils pour les États.

L’Unesco soutient depuis plus de 40 ans le combat des pays qui, en Afrique et ailleurs, exigent la restitution de leurs biens culturels disparus lors de l’époque coloniale dans des circonstances discutables.

 L’Afrique, le continent le plus touché

Cette controverse concerne nombre de pays dans le monde, mais l’Afrique est le continent le plus touché. Plus de 90 % des pièces majeures d’Afrique subsaharienne se trouveraient hors du continent, selon les experts.

Au-delà des questions d’ordre politiques, historiques, sociologiques, philosophiques, la restitution, le partage et la circulation des biens culturels sont désormais pour ces pays un moyen de lutter contre la pauvreté et un facteur de créations d’emplois et de richesse, un outil de développement socio-économique.

 

 

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