Les transferts d’argent vers l’Afrique par sa diaspora représentent environ 70 milliards d’euros par an dont 10 milliards d’euros proviennent de la France, et ce chiffre est en constante augmentation depuis 2000.
Dans son dernier ouvrage intitulé « les Diasporas africaines accélératrices des économies du continent », Etienne GIROS, président du Conseil européen des affaires pour l’Afrique et la Méditerranée, rapporte que ce transfert de fonds est principalement animé par les pays du Maghreb. En effet, le Maroc, l’Algérie et la Tunisie effectuent 78 % des envois de fonds de la France vers leur territoire. Les 22 % restant étant destinés au Sénégal (451 millions d’euros), à Madagascar (168 millions d’euros), à la Côte d’Ivoire (91 millions d’euros) et au Mali (78 millions d’euros).
Ces sommes importantes envoyées sur le continent chaque année devraient plus bénéficier au développement de PME ou d’activités génératrices de revenus. . L’ouvrage relève également que ce montant de 70 milliards d’euros issu de la diaspora, équivaut quasiment aux 29 milliards de dollars de l’aide publique au développement (APD) additionnés aux 42 milliards dollars d’investissement extérieurs fait en Afrique en 2017.
Au vu de cette photographie des flux financiers provenant de la France et leur destination, on est en droit de s’interroger sur la place des diasporas issues de d’Afrique centrale ou leur contribution dans le développement de leur pays respectif. Très présentes et actives sur les réseaux sociaux, avec de fortes appétences pour la politique, ces diasporas s’arrogent trop souvent le rôle de journalistes ou de défenseurs de la liberté. Au-delà des revendications politiques, il serait tant que leurs actions profitent à l’économie réelle et aux populations de leurs pays par le biais de projets communautaires ou de la création d’entreprises.
