L’ODDIG réclame une enquête sur les sites pollués par Veolia au Gabon

LIBREVILLE, GABON (medias241.com)-Nicaise Moulombi, le Directeur exécutif de l’Observatoire de promotion de développement durable, de produits et services des industries du Gabon (ODDIG) a réclamé jeudi lors d’un point de presse, une enquête sur les affirmations du gouvernement gabonais qui accuse Veolia d’avoir pollué des cours d’eau au Gabon.

Plate forme réunissant plusieurs organisations de la société civile, notamment croissance saine environnement et le Réseau des organisations de la société civile pour l’économie verte en Afrique Centrale (ROSCEVAC), l’ODDIG entend mettre à profit son expertise pour l’épilogue de cette situation conflictuelle.

« Il s’agit là d’une situation très grave car, à ce stade, outre les dégâts environnementaux évidents, nul ne sait les conséquences que cette pollution a pu avoir ou peut avoir sur la santé des populations. Au moment où le gouvernement va mener des enquêtes pour établir les niveaux de responsabilités d’une part, et d’autre part, les niveaux de risque et de danger pour les populations, croissance saine environnement et le Réseau des organisations de la société civile pour l’économie verte en Afrique Centrale (ROSCEVAC) sont disposés à l’accompagner dans cette ‘’noble tâche’’ républicaine », a-t-il déclaré.

Dans sa lecture de la situation, Nicaise MOULOMBI a souhaité rester neutre dans la rupture du contrat de concession Veolia-Etat gabonais.

« Le conflit né aujourd’hui est tout simplement la conséquence du flou qui a existé dans la signature de ce contrat en 2007 jusqu’en 2018. A cause de ce flou qui existe, nous demandons au gouvernement gabonais et à Veolia de publier l’entièreté de leur contrat, y compris les annexes confidentielles. », a-t-il répondu sur les ondes de Rfi.

En attendant, CSE et le ROSCEVAC attendent qu’il soit mis en place une commission gouvernement, VEOLIA, Collectivités locales, ODDIG afin de «réaliser les diagnostics quantitatifs et qualitatifs des sites de VEOLIA de 2007 à 2018 et procéder à une enquête de la satisfaction de la qualité du service fourni aux usagers ».

« Nous demandons une commission quadripartite, c’est-à-dire l’Etat gabonais-Veolia-Croissant saine environnement et les collectivités locales parce que le pays, la population, la biodiversité ont besoin d’être rassurés. Donc nous avons besoin d’aller au fond.», a indiqué Nicaise Moulombi.

Toutefois, le président de l’ODDIG s’est dit indigné que : «L’Afrique demeurera encore pour longtemps, le champ d’expérimentation, le cimetière des déchets même les plus toxiques en provenance des autres continents à cause de son refus de se prendre en main».

Tout en dénonçant les pollutions causées par le groupe VEOLIA et le mutisme des autorités gabonaises sur la question, Nicaise Moulombi a précisé qu’actuellement, le programme national d’évaluation environnementale des sites industriels et des services environnementaux (Pesise), financé par la Banque africaine de développement (Bad) est ce ‘’ projet mis en place pour soutenir le renforcement des capacités nationales en matière de développement durable de même que l’appui institutionnel à l’ODDIG et la gestion de l’étude de l’impact des industries sur l’environnement’’.

Dans une réaction adressée à RFI, Veolia reconnaît qu’en 20 ans de présence au Gabon, il y a eu une seule pollution, à Oyem au nord du pays. Il soutient que le site a été dépollué par des professionnels internationaux. Aucune contre-expertise n’avait été réalisée, déplore Croissance saine environnement qui avait alerté l’opinion sur cette pollution.

La Banque africaine de développement a attribué l’année dernière un don de près d’un milliards de francs CFA à l’Observatoire de la promotion du développement durable des produits et des services des industries du Gabon (ODDIG) pour lutter contre la pollution autour des sites industriels (ref. PESISE). L’Organisation Non Gouvernementale veut investir une partie des fonds dans l’enquête sur le cas Veolia accusée de pollution.

Enfin, le président de l’Observatoire de promotion de développement durable, de produits et services des industries du Gabon (ODDIG) a recommandé au gouvernement gabonais une prise de conscience sur l’importance stratégique des secteurs de la gestion de l’eau, de l’énergie, et des déchets.

Aussi, a-t-il invité l’Etat à faire progresser le cadre juridique et règlementaire pour une application effective de la loi sur la protection de l’environnement et rendre plus robuste la fiscalité environnementale par l’application des outils économiques pour la préservation de la biodiversité et des services écosystémiques; – Organiser un forum national de l’économie des pollutions et des déchets en vue de structurer et développer des filières viables génératrices de revenus et d’emplois;  Étendre les activités du Programme National d’Evaluation Environnementale des Sites Industriels et des Services Environnementaux (PESISE) sur l’ensemble du territoire national;  Créer un corps de brigadiers de lutte contre la criminalité environnementale et renforcer les capacités de l’inspection chargée des audits et contrôles.

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