LUTTE CONTRE LA CORRUPTION : DES DISCOURS, DES ATELIERS, MAIS AUCUNE POURSUITE EN 18 ANS

À l’instar de la communauté internationale, le Gabon célèbre, le 9 décembre de chaque année, la journée mondiale de lutte contre la corruption. Occasion de rappeler qu’en 18 ans d’existence, malgré l’organisation de plusieurs séminaires, la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI) , qui peut désormais compter sur un ministère dédié, n’a jamais instruit un dossier ayant conduit à des poursuites judiciaires.

Pourtant, selon la CNLCEI, la corruption se porte très bien au Gabon. D’ailleurs, les effets de l’enrichissement illicite sont visibles dans la capitale gabonaise, et jusqu’en dessous des fenêtres de la CNLCEI qui voit pousser des immeubles appartenant à des agents publics.

Lors d’un énième séminaire à l’auditorium du ministère des Eaux et Forêts, Nestor Mbou, le Président de la CNLCEI, se gardant de faire le bilan des 18 ans de son institution, s’est lancé dans une curieuse croisade contre la corruption dans le secteur pétrolier.

Précisant que le dit séminaire devait servir à ce « que le processus allant de l’attribution des permis à la commercialisation des produits pétroliers finis, s’inscrit dans un cadre vertueux, à l’abri de la corruption et de l’enrichissement illicite »

Curieuse déclaration au moment où le Gabon, grâce à une meilleure gouvernance et à une transparence inédite vient de réitérer avec succès l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE).

La CNLCEI, estime-t-elle insuffisante la norme ITIE ? Où alors Le Président Mbou maintient son institution de lutte contre la corruption dans la grande tradition des déclarations sans actions ?

Pour le Gabonais lambda, il s’agit de voir se concrétiser la « détermination » de la CLNCEI et son Président « à éradiquer les « comportements déviants et blâmables ». Telle était la mission assignée à la CNLCEI il y a 18 ans, et les résultats tardent à se faire voir.

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