Malversations à l’ARTF: le Secrétaire Exécutif évincé

Après les suspensions retentissantes à la Gab’Oil et à la CNAMGS, la mise à l’écart de Joseph Paul Ibouili Maganga, secrétaire exécutif de l’Autorité de régulation des transports ferroviaires (ARTF), sonne comme la suite d’une série de décisions qui semblent s’inscrire dans une vaste campagne de redressement administratif et financier.

Le 10 décembre, la suspension de Joseph Paul Ibouili Maganga a été rendue publique, en raison des soupçons de malversations financières et de graves dysfonctionnements au sein de l’ARTF. Cette décision intervient seulement quelques jours après celles de hauts responsables de Gab’Oil et de la CNAMGS.

Les motifs de cette suspension restent, comme pour les précédents cas, encore partiellement flous. Cependant, les accusations portées contre Ibouili Maganga reflètent une volonté affichée de ne plus tolérer les dérives dans la gestion des entreprises d’État et des institutions publiques. En conséquence, Roger Nzué Ondo, inspecteur chargé des audits au ministère des Transports, a été nommé intérimaire pour garantir la continuité des activités de l’ARTF.

Ces récentes décisions interviennent dans la foulée de l’adoption par référendum de la nouvelle constitution, un texte censé renforcer les équilibres de pouvoir et poser les bases d’une gouvernance plus rigoureuse. Les observateurs s’interrogent : ces mesures traduisent-elles un véritable effort pour moraliser l’administration publique ou une stratégie politique pour affirmer la fermeté du gouvernement de transition ?

La situation à Gab’Oil et à la CNAMGS avait déjà illustré des pratiques de gestion contestées, notamment des dépenses excessives et un manque de transparence dans l’allocation des ressources publiques. Ces cas semblent symptomatiques de failles systémiques qu’un « ménage » en profondeur chercherait à corriger.

Cette série de suspensions rappelle un passé encore récent, notamment en 2019, lorsque plusieurs hauts cadres de l’administration avaient été démis de leurs fonctions dans le cadre de l’opération anti-corruption baptisée « Scorpion ». Une initiative qui faisait écho à une précédente opération similaire, « Mamba », dont les affaires demeurent, pour la plupart, en suspens à ce jour.

 Ces suspensions en cascade seront-elles suivies de poursuites judiciaires, de réformes structurelles, et surtout, de changements visibles dans la gestion publique ? Ou risquent-elles de s’ajouter à une longue liste de mesures ponctuelles sans réelle portée transformative ?

Livraison
Urban FM